SNU pole-emploi FSU CA

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Féminisme

 "Je n'ai jamais réussi à définir le féminisme. Tout ce que je sais, c'est que les gens me traitent de féministe chaque fois que mon comportement ne permet plus de me confondre avec un paillasson"

Rebecca WEST

 

        


8 mars, journée internationale des droits des femmes.

8 mars, journée internationale des droits des femmes.
 
 
 
Lexique à destination des journalistes (et autres écrivantEs) :
 

10 mots-clés pour faire avancer l’égalité et les droits des femmes

De l’importance de la sémantique dans les droits des femmes

Des associations féministes (Les Chiennes de garde, La CLEF, Femmes Solidaires, Libres Mariannes, Mouvement HF–égalité dans les arts et la culture, Osez le Féminisme!) se mobilisent à l’occasion du 8 mars, vitrine médiatique pour les droits des Femmes, afin que le vocabulaire médiatique rende justice aux droits des femmes. Pour cela, elles ont réalisé un petit bréviaire journalistique des 10 expressions clés à bannir des ondes !

 Cette année, comme tous les 8 mars, de nombreuses chaînes parleront de l’égalité femmes-hommes et des problématiques qui touchent les femmes. Comme tous les 8 mars, on observera un vocabulaire qui tend à minimiser les violences contre les femmes. Les termes discriminants symboliques visent à rendre les femmes invisibles et à légitimer leur exclusion de l’espace public.

La langue n’est pas neutre. Elle est le véhicule de la pensée, c’est elle qui donne le sens. Les euphémisations ont un caractère politique. Employons donc les mots justes ! Sans reconnaissance de la place des femmes dans la société, sans reconnaissance des violences quelles subissent et des causes de ces violences, pas d’égalité, pas de démocratie !

 

PETIT BREVIAIRE JOURNALISTIQUE

 

1/ 8 mars : Journée internationale DES DROITS DES femmes au lieu de journée internationale de la femme

La Femme est un concept, un fantasme « idéal », bien loin des réalités des femmes dans la vie quotidienne. Le 8 mars est un moment important pour faire le point sur les avancées pour les droits des femmes.

 

2/ Droits humains au lieu de droits de l’Homme Cf. la campagne de ZéroMacho sur le sujet https://zeromacho.wordpress.com/author/zeromacho/

Cette terminologie date de la Révolution française qui a exclu volontairement les femmes de la citoyenneté. Seuls les pays francophones parlent de droits de l’Homme, tous les autres pays du monde évoquent les droits humains. Au nom de quoi l’Homme même avec un grand H (que l’on n’entend pas, même si on le lit) engloberait toutes les femmes?

 

3/ User du féminin pour les noms de métiers, les grades, les titres et les fonctions occupés/portés par des femmes : artisane, compositrice, etc… les noms de métiers, grades, titres et fonctions existent dans la langue française, il faut les utiliser quand on parle d’une femme (cf. Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin d’Eliane Viennot aux éditions iXe (2014). 

À l’inverse, user du neutre lorsqu’il s’agit de stéréotypes féminins « 4h30, à l’école, c’est l’heure des mamans parents ».

 

4/ Gestion raisonnableau lieu de gestion en bon père de famille

Notion dépassée du droit français qui a disparu le 21 janvier 2015 du droit français.

 

5/ Violence contre les femmes au lieu de violences à l’égard des femmes

Contre = opposition à quelqu’un = à l’encontre de

À l’égard de = avoir de la considération pour quelqu’un = respect, attention, etc…

 

6/ Viols au lieu d’agressions sexuelles / Elle a été violée,  il a violé une femme, au lieu de elle s’est fait violer.

Les viols sont des crimes, les agressions sexuelles des délits : parler d’agression est une minimisation. Par ailleurs les victimes subissent. Elles ne sont pas actrices du viol, elles ne l’ont pas « cherché ». (Cf. la différence entre « se faire tatouer » et « être tatouée » ou « il a tatoué »)

 

7/ Agression sexuelle, agresser sexuellement au lieu de abus, abuser

 

8/ Mutilations sexuelles féminines au lieu de mutilations génitales féminines

Cette expression ne prenant pas en compte la sexualité des femmes comme droit fondamental mais reléguant les femmes à leur fonction physiologique de procréation.

 

9/ Féminicide au lieu de meurtre d’une femme

Meurtre d’une femme en raison de son sexe (ex : une joggeuse violée puis tuée par un inconnu). Plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe (Chili, Costa Rica, Colombie, Salvador, Guatemala, Mexique, Pérou, Italie et Espagne) font ainsi du machisme la circonstance aggravante du meurtre, comme cela existe pour le racisme ou l’antisémitisme.

 

10/ Meurtre (machiste) au lieu de crime passionnel ou drame intra-familial

Ces crimes – également des féminicides- souvent motivés par la jalousie inhérente au machisme, montrent une situation dans laquelle l’homme considère que la femme –et parfois les enfants- est son objet, et non un sujet autonome. Parler de crime « passionnel » revient à penser « il l’aimait trop ». Or la violence –et encore moins le meurtre- n’est jamais une preuve d’amour.

 

 


30/07/2015


91 sénatrices et sénateurs UMP frondent contre le droit des femmes à disposer de leur corps, et donc de leur vie!

Article mis à jour et modfié le 11/08/14

"une femme peut apprécier, seule, sa situation" Répond le Consiel constitutionnel au 91 sénatrices et sénateurs réactionnaires. La loi pour l'égalité entre les femmes et les hommes a été promulguée le 4 août.

 

Dans la mauvaise veine des traditionnalistes de tous poils, 91 sénatrices et sénateurs UMP se sont  au droit des femmes de disposer de leur corps en s'attaquant à l'IVG. En effet, elles et ils ont effectué une saisine du Conseil constitutionnel suite à la suppression de la notion de détresse de la loi sur l'IVG.

 

S'il fallait encore en douter, l'UMP draine avec elle une fange de "catho-tradi" de la pire espèce, de celle qui estime (comme le FN) que le corps des femmes appartient à l'Etat et non à elle-même!

En s'opposant au retrait de la condition "d'état de détresse" insérée en 74 dans la loi sur la dépénalisation de l'IVG, c'est le droit d'avorter lui-même qui a été attaqué, ici, en France, en 2014. Comme en Espagne, en Grèce ou ailleurs.

 

Après les attaquent assumées et répétées du FN contre l'IVG, en le prétendant de confort (!!!) et en prônant sont déremboursement, les extrêmes droites classique et fascistes se rejoignent.

 

Les associations membres des Féministes en Mouvements ont fait un communiqué de presse à lire sur leur site ; ICI http://us2.campaign-archive2.com/?u=649a5fd94ddf5454a6864f394&id=869cc22bfa.

 

 


31/07/2014


La glorification du couple parental Papa+Maman = danger

Un homme qui bat sa compagne ou son épouse n'est pas et ne peut être un bon père ou beau-père.

Malheureusement, la société glorifie systématiquement le couple parental "mère+père" ce qui amène certaines femmes à rester avec leur bourreau "pour le bien des enfants".

 

Une chercheuse s'est penchée sur le sujet : à lire ici.


28/07/2014


Négociation de l'accord INégalité professionnelle F-H à Pôle emploi 2014

EGALITE PROFESSIONNELLE FEMMES-HOMMES A POLE EMPLOI : le sexisme continu!

Pôle emploi continue de penser qu'une femme, ça s'investit à la maison, , les hommes au boulot... Alors elles ont et continueront à percevoir 5% de moins que les hommes en toute infra-légalité, si l'accord reste en état, et si la DG trouve (encore) ses signataires... !

27/06/2014


Stage Intersyndical Femmes CGT FSU SOLIDAIRE 2014

Chaque année depuis 1998 la CGT la FSU et SOLIDAIRE organisent un Stage "Femmes" qui invite des intervenantes de qualité pour traiter de thèmes variées, tous féministes.

 

Ces stages sont des Congés de formation syndicale, ouverts à toutes et tous (à Paris).

 

Le cru 2014 était encore un bon cru - nous n'avons que des millésimes en fait :

Résumé partial et partiel.

 

 


24/03/2014


Femmes & Handicaps : Présentation de l'association "Femmes pour le dire, Femmes pour agir"

Présentation de l'association "Femmes pour le dire, Femmes pour agir"

Association régie par la loi 1901.

L'association FDFA réunit des Femmes et des Hommes en situation de handicap quelle que soit leur singularité.

Son but lutter contre la double discrimination d'être femme et handicapée.

Son objectif : crier haut et fort que nous sommes des femmes et des citoyennes avant d'être "handicapées"

Le site : FDFA


24/09/2013


STOP AUX REVENDICATIONS MASCULINISTES AU SENAT

STOP AUX REVENDICATIONS MASCULINISTES AU SENAT : Cette pétition est lancée avec

La Fédération Nationale Solidarité Femmes

SOS Les Mamans

Collectif Abandon de Famille - Tolérance Zéro

L'Enfant d'Abord

AJC

 

Intro:

Le masculinisme rassemble des mouvements d'hommes refusant l'égalité femmes-hommes. Ils sont souvent représentés par des mouvements dits "de pères" qui instrumentalisent la question de la parentalité pour véhiculer leur opinion. Une grande partie des masculinistes défend ou minimise les questions comme le viol, la violence conjugale, l'inceste.

Notre demande:

Nous demandons à l'Assemblée nationale de ne pas accepter cet amendement au projet de loi Egalité Femme-Homme déposé le 16 septembre et voté au Sénat et qui intègre les principales revendications masculinistes.

A savoir:

- la résidence alternée imposée par défaut : lorsqu’elle n’est pas un choix concerté et librement consenti par les deux parents, les décisions des juges des affaires familiales doivent être du « sur mesure », au cas par cas, et toujours considérer avant tout l'intérêt supérieur de l’enfant, sans idéologie annexée, surtout si il a des allégations de violences intrafamiliales.

- le SAP (syndrome d’aliénation parentale) : « des manipulations diverses ayant pour objet la dégradation voire la rupture du lien familial est puni d’un an emprisonnement et de 15 000 euros ». Si cet amendement était voté, les dénonciations de violences sexuelles et d’inceste par un parent, ou des carences et déficiences parentales pourraient, comme c’est déjà souvent le cas, être considérées comme une manipulation. Pour rappel, il s’agit d’un concept inventé par un psychologue nord-américain Richard Gardner, qui prônait la pédophilie et les paraphilies comme utiles à la perpétuation de l’espèce. Ce concept ne repose sur aucune base scientifique (2). Les spécialistes de cette question reconnaissent dans ce type de mesure un « bouclier pour les pères agresseurs sexuels ». (3)

Faut-il rappeler que 3% des enfants sont victimes d’inceste?

Seront mises en danger et passibles de sanctions, les femmes victimes de violences qui sont dans l'obligation de se mettre en sécurité pour protéger leur vie et celle de leurs enfants en s'éloignant. Il s'agit d'un recul sur le principe d'égalité.

Faut-il rappeler qu’un homme tue sa compagne tous les 2 jours en France?

Égalité femmes-hommes durant la vie commune : nous rappelons que cette égalité n’existe que très rarement durant la vie commune, les mères étant les principales actrices de la prise en charge des enfants.

Nous dénonçons également la tentative de contournement de la mission établiepar la Direction des affaires civiles et du sceau ( à la demande de Madame la Ministre Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice ) et la Direction générale de la cohésion sociale ( Madame Dominique Bertinotti, Ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, chargée de la Famille) pour mener une réflexion sur les moyens d’assurer le respect de la « coparentalité » entre les parents séparés. Cet amendement est sans égard pour le contradictoire porté sur la résidence alternée par les associations de défense des femmes, des enfants et des parents. Nous rappellons l’importance d’attendre les conclusions du groupe de travail, rendues le 30 novembre 2013 ainsi que le débat qui s’en suivra.

En réduisant et en liant la définition de « coparentalité » au seul mode de résidence, et en validant des théories déviantes,M. Mézard, Mme Laborde et MM. Alfonsi, Barbier, Baylet, Bertrand, Collin, Fortassin, Hue, Mazars, Plancade, Requier, Tropeano, Vall et Vendasi proposent d’intégrer dans la loi Egalité Femmes - Hommes les principales revendications masculinistes.

Faut-il grimper sur les grues et les églises pour avoir raison?


(1) Amendement N° 108 rect.http://www.senat.fr/amendements/2012-2013/808/Amdt_108.html

(2) Le DSM (Diagnostic Statistical Manuel) manuel scientifique international, a refusé son inclusion en avril 2012 faute de preuves empiriques suffisantes.

(3) Divorce, séparation : les enfants sont-ils protégés ? Jacqueline Phélip, Maurice Berger -Ed Dunod
http://www.dunod.com/sciences-sociales-humaines/action-sociale-et-medico-sociale/enfants-et-adolescents/divorce-separation-les-enfants-sont-i

(4) Pétition sur Change.org http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/ne-votez-pas-l-amendement-masculiniste-dans-la-loi-egalit%C3%A9fh#


24/09/2013


Retraites : des mesures en trompe-l’oeil pour les femmes

Réforme des retraites : des mesures en trompe-l’oeil pour les femmes

Lundi 9 septembre 2013

Par Christiane Marty
Membre de la Fondation Copernic et d'Attac.
Co-auteure du livre "Un impôt juste pour une société juste". Éditions Syllepse, 2011, 144 pages, 7 euros.

Le gouvernement avait promis une réforme des retraites basée sur l’équité et qui réduirait les injustices. La fausse équité des mesures annoncées est pointée à juste titre par de nombreuses réactions à gauche, mais peu commentent les mesures à destination des femmes. Ces dernières sont pourtant très loin de répondre à l’objectif affiché tant elles sont marginales.
Selon le document du Premier ministre présentant la réforme1, trois mesures rendront le système plus juste pour les femmes : il s’agit de la validation de trimestres pour les petits temps partiels, la meilleure prise en compte de la maternité et la refonte des majorations de pension pour enfants. De quoi s’agit-il ?

1- « Valider des trimestres pour les petits temps partiels, qui touchent essentiellement les femmes »

Actuellement, au régime général et dans les régimes alignés, le nombre de trimestres validés par an pour la retraite n’est pas établi en fonction de la durée de travail réalisé mais en fonction du montant de la rémunération annuelle soumise à cotisation. Sont validés autant de trimestres que le salaire annuel représente de fois 200 heures de travail rémunérées au SMIC, avec au maximum quatre trimestres par an. Ce niveau de 200 heures correspond en gros à un emploi à temps partiel à 43% de temps complet (c’est-à-dire 15 heures hebdomadaires). Les personnes en dessous de ce seuil ne valident donc pas intégralement la période travaillée aujourd’hui. Désormais, il sera possible de valider un trimestre à partir de 150 heures payées au SMIC, ce qui correspond à un emploi avec un temps partiel supérieur à 32 % de temps complet (11 heures hebdomadaires environ). C’est une mesure juste et bienvenue. Mais elle ne concerne que très peu de salarié-es : en 2011, selon l’Insee, parmi les personnes en emploi, 4,4% des femmes et 1,1 % des hommes ont un travail à temps partiel de moins de 15 heures par semaine.

Pour toutes les personnes à temps partiel (soit parmi les actifs, un tiers des femmes et 7 % des hommes), le problème récurrent est celui du niveau de la pension. Or rien n’est prévu pour l’améliorer dans la réforme présentée. Alors que le temps partiel est dans un cas sur trois imposé par l’employeur pour qui il est très bénéfique, une véritable mesure d’équité aurait été l’instauration d’une surcotisation patronale pour les emplois à temps partiel, qui permettrait de majorer le montant de la pension.

Cette modification des modalités de validation d’un trimestre contient aussi une disposition qui prévoit « la création d’un plafond afin de limiter les effets d’aubaine » : ne seront prises en compte que les cotisations portant sur un revenu mensuel inférieur à 1,5 SMIC »2. En pratique, il n’est pas dit si cette mesure avec ses différentes composantes constitue un coût ou une économie pour les caisses de retraite, avec d’un côté le coût supplémentaire lié à l’assouplissement des conditions de validation d’un trimestre, et de l’autre, le gain réalisé par l’instauration du plafond à 1,5 SMIC.

2- « Refondre les majorations de pension pour enfant »

La majoration de 10 % de pension accordée aux parents de 3 enfants, qui représente un montant non négligeable de 6 milliards par an, est doublement injuste. Calculée au prorata de la pension, elle rapporte plus aux hommes qu’aux femmes alors que c’est la carrière féminine qui est pénalisée par les enfants. Proportionnelle, elle est plus forte pour les retraites les plus élevées et elle n’est pas imposée. Le gouvernement avait annoncé qu’elle serait revue et mieux dirigée vers les femmes. Que prévoit la réforme aujourd’hui ?

Le gouvernement annonce simplement qu’il « souhaite engager une refonte de cette majoration afin qu’elle bénéficie davantage aux femmes et puisse intervenir dès le premier enfant »3. Mais ce n’est qu’au delà de 2020 que « la majoration actuelle sera progressivement plafonnée et transformée en majoration forfaitaire par enfant ». Elle bénéficiera principalement aux femmes ». La refonte de cette majoration est renvoyée à plus tard, et on reste dans le flou complet sur son contenu !

La seule modification concernant cette majoration de 10 % qui prend effet immédiatement est… sa fiscalisation ! Elle rapportera 1,2 milliard d’euros dès 2014, et 1,5 milliard à l’horizon 2030, montants qui seront donc prélevés sur les revenus des retraités, femmes et hommes, ayant élevé 3 enfants. Cette baisse de leur revenu s’ajoutera à celle qui découle du report de six mois de la revalorisation des pensions et qui représentera une perte de 600 millions d’euros en 2014 (1,4 milliard en 2020) selon le chiffrage du gouvernement. Il est assez paradoxal de voir présenter au rang des mesures de justice envers les femmes un vague projet de refonte de la majoration renvoyé après 2020, alors que l’impact immédiat de sa fiscalisation sera dès 2014 une baisse du revenu des mères (pères aussi) de trois enfants. Remarque : s’il est juste de revoir la majoration de 10 %, la démarche qui vise à mieux la diriger vers les femmes ne s’inscrit pas dans une politique en faveur de l’égalité de genre.

D’une manière générale, les dispositifs familiaux sont indispensables pour majorer les pensions des femmes. Mais ils ne font que compenser a posteriori les inégalités de retraite entre les femmes et les hommes sans agir sur leur source. Pire, ils les entretiennent car ils enferment les femmes dans le rôle de mère. De plus, certains dispositifs ne sont attribués que s’il y a interruption d’activité. Cette conditionnalité incite les femmes à se retirer du travail, ce qui nuit à leur carrière, puis ensuite… au calcul de la pension. Au bout du compte, les rôles sexués sont pérennisés ; les femmes se voient attribuer des droits complémentaires… au détriment de leurs droits directs ! Une politique cohérente en faveur de l’égalité doit favoriser l’évolution vers un système de protection sociale qui rompt avec le modèle patriarcal. Ce qui implique, non pas d’étendre les droits dérivés pour les femmes, mais de renforcer leurs droits directs à une pension4. Les mesures proposées dans la réforme de 2013, avec notamment la poursuite de l’allongement de la durée de cotisation, vont continuer à pénaliser le droit direct des femmes à une pension.

3- « Mieux prendre en compte les trimestres d’interruption au titre de maternité ».

Cette meilleure prise en compte de la maternité concerne le dispositif de retraite anticipée à 60 ans pour carrière longue. Rappelons qu’en 2010, le PS était opposé au recul de l’âge de départ en retraite de 60 à 62 ans. Il avait promis, s’il revenait au pouvoir, de rétablir la possibilité de retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt5. C’est ce qui a été fait en juillet 2012, avec un décret entré en application le 1er novembre qui élargit l’accès à la retraite anticipée prévu par la loi de 2003.

Mais les conditions pour être éligible à ce dispositif de retraite anticipé sont restrictives. L’une d’entre elles est d’avoir le nombre de trimestres cotisés requis pour la pension à taux plein6 et une distinction est faite entre les trimestres cotisés et les trimestres assimilés7. Pour un départ anticipé à la retraite, sont pris en compte les trimestres cotisés et aussi quelques trimestres assimilés, qui sont alors « réputés cotisés », mais dont le nombre est limité : selon le décret de 2012, il est possible de prendre en compte 4 trimestres au maximum au titre du service militaire, 6 trimestres au total pour les périodes d’arrêt de travail pour maladie, maternité et accident du travail. Les majorations de trimestres pour enfant ne sont pas prises en compte dans ce dispositif…

Le décret de 2012 a en réalité traduit une reculade du gouvernement : la promesse de retour à 60 ans pour les carrières longues s’est avérée, à l’étude, assez coûteuse et les conditions pour y accéder ont été de ce fait restreintes. Ainsi, la distinction entre trimestres cotisés et trimestres assimilés qui existait dans la loi de 2003 a été maintenue : pourtant cette distinction, en limitant la prise en compte des trimestres assimilés, élimine de fait la plupart des salariés et surtout salariées qui ont eu des interruptions de carrière, de l’accès à une retraite anticipée. Le décret de 2012 aurait pu rompre avec cette logique, il ne l’a pas fait. Au final, la mesure qui aujourd’hui prévoit que tous les trimestres attribués au titre de la maternité seront « réputés cotisés » n’est qu’un rattrapage de l’injustice de ce décret qui en a limité le nombre8. Depuis son instauration en 2003, le dispositif de retraite anticipée concerne essentiellement les hommes puisqu’ils représentent 79 % des bénéficiaires sur la période 2004-2010. « Les conditions d’octroi de la retraite anticipée excluent de fait la grande majorité des femmes9 ». Ce n’est pas le petit aménagement aujourd’hui proposé qui changera concrètement cette réalité. Si l’on veut vraiment ouvrir la possibilité de retraite anticipée aux femmes, pourquoi ne pas inclure parmi les trimestres « réputés cotisés » les majorations de durée d’assurance (MDA) attribuées au titre des enfants qui en sont aujourd’hui exclues ?

La preuve par le coût

Le Premier ministre produit un tableau du financement de la réforme, où apparaissent les coûts des différentes mesures. Celles en faveur des jeunes, des femmes, des carrières heurtées et des petites pensions sont comptabilisées en un seul poste. Le tableau confirme, si l’on avait un doute, que les mesures en direction de ces populations relèvent surtout de l’affichage : leur coût reste nul jusqu’en 2030. Notons pourtant qu’il est prévu une amélioration du minimum contributif, dont le seuil est relevé de 1028 à 1120 euros, ce qui est une mesure bienvenue, favorable aux petites pensions, c’est-à-dire principalement aux femmes10.

La pénibilité au féminin

La réforme prévoit une prise en compte de la pénibilité. Les dix facteurs retenus sont ceux qui ont été définis par les partenaires sociaux en 2008. Il y a un enjeu majeur à veiller à ce que ces facteurs n’oublient pas la pénibilité qui caractérise les métiers à dominance féminine, mais qui reste encore trop souvent ignorée. Les résultats de l’enquête SUMER (surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) menée en 2003 puis en 2010 ont permis de lever le voile sur la pénibilité et les pathologies qui touchent plus particulièrement les femmes. En mars 2013, une étude du Conseil économique, social et environnemental « Femmes et précarité » note que « les risques les plus souvent associés au travail dans les représentation sociales traditionnelles – efforts physiques intenses, expositions au bruit, aux intempéries, aux produits nocifs - concernent majoritairement les hommes. Les conditions de travail de nombreuses femmes sont autant marquées par la pénibilité physique ou mentale : postures contraignantes, gestes répétitifs, fond sonore permanent d’un niveau trop élevé, tâches morcelées, manque d’autonomie ou de latitude décisionnelle. Toutefois cette pénibilité reste largement occultée. »

Des mesures en trompe-l’oeil

En résumé, sur les trois mesures mises en avant pour les femmes, celle qui concerne la meilleure validation de trimestres pour les petits temps partiels ne va concerner que très peu de femmes ; surtout, rien n’est prévu pour diminuer la pénalisation de la pension résultant des faibles salaires liés aux emplois à temps partiel. La mesure qui permet de mieux prendre en compte la maternité dans le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue ne fait que corriger les dispositions injustes du décret pris en 2012 par ce même gouvernement. Enfin, la soi-disant refonte de la majoration de 10 % de la pension relève de l’entourloupe : rien de concret n’est décidé… si ce n’est la fiscalisation de cette majoration qui va amputer dès 2014 les revenus des retraités et retraitées de 600 millions d’euros !

La faiblesse, pour ne pas dire l’inexistence, de mesures réellement en faveur des femmes ajoute au caractère inéquitable de la réforme qui, si elle devait être mise en oeuvre, pèserait une nouvelle fois sur les actifs et les retraité-es en épargnant les entreprises et les actionnaires.

  1. Dossier « Réforme des retraites : garantir notre système, corriger les injustices », 27 août 2013 []
  2. C’est un peu technique. Aujourd’hui, puisque c’est le niveau de rémunération qui permet de valider un trimestre, il est possible pour certains salariés qui ont un salaire élevé de valider 4 trimestres en ayant travaillé 2,5 mois sur l’année. Ainsi une personne gagnant le plafond mensuel de la sécurité sociale (soit 3086 euros) peut valider 4 trimestres en travaillant moins de trois mois. Le rapport Moreau préconisait donc d’instaurer un plafond visant à « limiter l’acquisition trop rapide de trimestres ». C’est ce qui a été retenu. Il précisait que « les perdants seront des assurés qui, travaillant à temps partiel, sont rémunérés au-delà du plafond spécifique retenu ». Il serait intéressant de connaître le nombre de personnes qui seront concernées par cette restriction et le montant de l’économie qui sera générée par l’instauration de ce plafond. []
  3. Page 5 du document « Réforme des retraites » du Premier ministre. []
  4. Femmes et retraites, saison 2013, Christiane Marty []
  5. François Mitterand avait instauré la retraite à 60 ans en 1981. La droite a reculé l’âge de départ à 62 ans en 2010. On était en droit d’attendre d’un gouvernement de gauche qu’il revienne intégralement sur ce recul. []
  6. Cette durée évolue avec la génération :165 trimestres pour la génération 1953, 166 pour la génération 1955, etc. []
  7. Les trimestres cotisés sont ceux pour lesquels des cotisations ont été acquittées. Les trimestres assimilés sont pris en compte pour le calcul de la retraite alors qu’aucune cotisation n’a été versée : il s’agit principalement des périodes de maladie, maternité, invalidité, service militaire et périodes de chômage. Les trimestres validés représentent la somme des trimestres cotisés et assimilés. []
  8. Le décret de 2012 limite aussi le nombre de trimestres de chômage ou d’invalidité qui peuvent compter. La réforme 2013 prévoit que 2 trimestres supplémentaires de chômage et 2 trimestres au titre de l’invalidité pourront aussi être « réputés cotisés », mais, comme pour les trimestres maternité, cela ne fait que corriger (un peu) les restrictions injustement entérinées par le gouvernement avec le décret de 2012. []
  9. Voir « La contributivité accrue de la pension de base : source d’inégalités de genre », I. Bridet et J. Couhin, dans Retraites et société, août 2012, page 63. []
  10. Paradoxalement, cette mesure ne semble pas avoir de coût immédiat dans le chiffrage officiel. []

Source : Respublica


09/09/2013


Onu-Femmes analyse le sexisme dans les films familiaux

ONU Femmes a annoncé le lancement de la toute première étude internationale sur la représentation des femmes et des filles dans les films pour enfants.

Elle scrutera à la loupe la représentation des personnages féminins et les stéréotypes de genre dans les films familiaux dans dix pays : la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Espagne, la Russie, l'Australie, le Japon et la Chine.

« Nos enfants intègrent le message que les femmes n'occupent pas la moitié de la place dans le monde »

 

« Cela ne fait aucun doute : les stéréotypes de genre dans les médias sont des facteurs socio-psychologiques qui influencent la façon dont sont perçues les femmes et les filles. Ils influencent également leur estime de soi et les relations entre les sexes », souligne la directrice d'ONU Femmes Lakshmi Puri.

Geena Davis renchérit : « En raison de ce manque de personnages féminins substantiels dans les médias qui leurs sont consacrés, nos enfants intègrent le message que les femmes n'occupent pas la moitié de la place dans le monde. Que dans notre société ce sont les garçons qui font les choses importantes et intéressantes ».

Dans les films US, moins de 30% des personnages sont des femmes

 

Une étude similaire a été publiée en décembre 2010, elle portait sur 122 films états-uniens, et sur plus de 5 500 personnages qui y prennent la parole :

- Moins de 30% de ces personnages sont des femmes.

- Elles sont 2,5 fois moins présentes que les hommes, mais portent bien davantage des « tenues sexy » : c'est l'apanage de 24% des personnages féminins, contre seulement 4% des personnages masculins.

- Elles sont également plus jeunes,

- Elles sont sous-représentées dans des positions de pouvoir.

- Dans ces films, 80% des personnages qui travaillent sont des hommes, « ce qui contraste avec les statistiques du monde réel, où les femmes représentent la moitié des personnes en emploi », souligne le Geena Davis Institute.

 

Les résultats de l'enquête mondiale doivent être dévoilés à la fin de l'année 2014.

 

Source : Les nouvelles News, l'autre genre de l'info :

ONU Femmes analysent le sexisme dans les films pour enfants


19/08/2013


Des sites d'informations militantes

Femmes solidaires

Forte d’un réseau de plus de 190 associations locales réparties sur toute la France, Femmes solidaires est un mouvement féministe d’éducation populaire qui défend les valeurs fondamentales de laïcité, de mixité, d’égalité pour les droits des femmes.

Femmes solidaires informe, sensibilise sur les droits des femmes afin de contribuer à l’évolution des mentalités vers une société libérée des rapports de domination.

Le site :  FNSF- Fédération nationale solidarité femmes

 

CFCV- Viol Femmes informations- Collectif féministe contre le viol

 

Le Collectif Féministe Contre le Viol s’est constitué en 1985 dans la région parisienne pour réagir contre les viols commis dans les lieux publics devant des témoins passifs. Le 8 mars 1986, grâce à l’appui financier du Ministère des Droits des Femmes, le CFCV a ouvert une permanence téléphonique :

« VIOLS–FEMMES–INFORMATIONS »
Numéro vert, gratuit en France, DOM et TOM, depuis un poste fixe
0 800 05 95 95
du lundi au vendredi, de 10 h à 19 h (heures Paris)

Cette permanence téléphonique propose aux personnes qui ont subi des violences sexuelles une écoute, un soutien, une solidarité ainsi que des informations nécessaires aux différentes démarches qu’elles peuvent entreprendre, tout en respectant leur anonymat si elles le désirent.

Le site

 

La Marche Mondiale des Femmes

Changer la vie des femmes pour changer le monde
Changer le monde pour changer la vie des femmes

Aller sur le site :


Extrait :

Qui sommes-nous ?

La Marche Mondiale des Femmes est un mouvement mondial d’actions féministes rassemblant des groupes et des organisations de la base œuvrant pour éliminer les causes qui sont à l’origine de la pauvreté et de la violence envers les femmes.
Nous luttons contre toutes les formes d’inégalités et de discriminations vécues par les femmes.
Nos valeurs et nos actions visent un changement politique, économique et social. Elles s’articulent autour de la mondialisation des solidarités, l’égalité entre les femmes et les hommes, entre les femmes elles-mêmes et entre les peuples, le respect et la reconnaissance de la diversité entre les femmes, la multiplicité de nos stratégies, la valorisation du leadership des femmes et la force des alliances entre les femmes et avec les autres mouvements sociaux progressistes.


05/08/2013


Viol, la honte doit changer de camp!

Les associations Osez le féminisme !, le Comité féministe contre le viol et Mixcité ont lancé une campagne contre le viol intitulée "Viol, la honte doit changer de camp". L'objectif de cette campagne est de briser le silence de la société et de démonter les préjugés qui entourent le viol : dans 8 cas sur 10, la victime connait le violeur, seuls 2% des violeurs sont condamnés. Cette campagne démonte la culpabilité qu'on veut faire peser sur les femmes en considérant qu'elles "l'auraient bien cherché".

Au-delà des histoires individuelles, le viol est avant tout un fait de société, un crime sexiste, une marque que les relations femmes-hommes restent profondément inégalitaires en France.

Un manifeste a été signé par de nombreuses personnalités, dont Isabelle Alonso, Anne Alvaro, Eva Darlan, Zabou Breitman, Isabelle Carré, Marina Foïs, Florence Foresti, Geneviève Fraisse, Brigitte Gresy, Gisèle Halimi, Françoise Héritier, Agnès Jaoui, Nolwenn Leroy, Michelle Perrot, Muriel Robin, Olivia Ruiz, Nathalie Rykiel, Colombe Schneck, Coline Serreau, etc.

Une pétition est en ligne sur le site http://www.contreleviol.fr/. Cette pétition exige notamment des moyens financiers supplémentaires des pouvoirs publics pour une meilleure prise en charge des victimes et des campagnes d'information et de prévention des violences sexuelles.


05/08/2013


Où trouver de l'information?

Le ministère des droits des femmes

ICI

 

Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles

Fondé en 1972 à l’initiative de l’État, le  CNIDFF est un relais essentiel de l’action des pouvoirs publics en matière d’accès aux droits pour les femmes, de lutte contre les discriminations sexistes et de promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes.

Le site.

Les sites régionaux :     Ardenne      Aube        Haute-Marne       Marne

 

 

 

 


05/08/2013


Association contre les violences faites aux femmes au travail

AVFT Association Contre les Violences faites aux femmes au travail

L'AVFT est une association féministe autonome qui défend les droits au travail et à l'intégrité de la personne. Elle a pour champ d'action et de réflexion toutes les formes de violences contre les femmes, bien qu'elle se soit spécialisée dans la dénonciation des violences sexistes et sexuelles au travail.


17/07/2013


La prostitution reconnue comme violence faite aux femmes

Bonne nouvelle sur le front de l'abolition de la prostitution !
Pour la première fois depuis TRES longtemps, le Parlement européen inclut dans une résolution la "prostitution" dans la liste des violences faites aux femmes et des violations des droits humains.

Résolution du Parlement européen du 6 février 2013 sur l'élimination et la prévention de toutes les formes de violence à l'égard des femmes et des filles en vue de la 57e session de la commission de la condition de la femme des Nations unies

" D.  considérant que le harcèlement et la violence à l'encontre des femmes recouvrent un large éventail de violations des droits de l'homme, dont: les abus sexuels, le viol, la violence domestique, l'agression et le harcèlement sexuels, la prostitution, la traite des femmes et des filles, la violation des droits des femmes en matière de santé sexuelle et génésique, la violence contre les femmes au travail, la violence contre les femmes dans les situations de conflit, la violence contre les femmes dans les prisons ou dans les établissements de soins, la violence contre les lesbiennes, les privations de liberté arbitraires, ainsi que diverses pratiques traditionnelles préjudiciables comme la mutilation génitale, les crimes d'honneur et les mariages forcés; considérant que chacun de ces mauvais traitements est susceptible de laisser des séquelles psychologiques graves et provoque des dommages ou des souffrances physiques ou sexuelles, s'accompagne de menaces de tels actes et de contrainte, porte atteinte à l'état de santé général des femmes et des jeunes filles, y compris leur santé génésique et sexuelle, et peut, dans certains cas, entraîner la mort; "

08/04/2013


Lectures, cadeaux... achats ou échanges non sexistes

Faites des échanges, des achats et des cadeaux non sexistes, un autre monde est possible!

 

A lire ICI un article sur la question.

 

 


13/06/2012