SNU pole-emploi FSU CA

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Echos des médias


Article sur Pôle emploi dans POLITIS, le SNU s'exprime!

« Il faut remettre l’humain au cœur de Pôle Emploi »

Jean-Charles Steyger, représentant syndical de SNU-Pôle emploi, dresse un bilan critique de l’évolution du service public de l’emploi. Il appelle à la grève à la rentrée prochaine.

Que se passe-t-il au sein de Pôle emploi ? Fait rare dans l’histoire du service public, le 19 juin, plus de 10 000 agents étaient en grève, soit plus d’un agent sur 5, à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-CGC-FO-SNU-SUD-UNSA, ce qui témoigne d’une « inquiétude profonde du personnel pour leur avenir professionnel ». 60 % des psychologues de Pôle emploi étaient en grève le 17 juin, et localement, un bras de fer est mené entre les agents et leur direction contre des réorganisations qui dégradent les conditions de travail et l’accueil des demandeurs d’emploi.

A quelques jours de la conférence sociale, à laquelle le Syndicat national unitaire (SNU) participe, quels sont les points les plus problématiques dans le fonctionnement de Pôle emploi que vous voulez voir changer ?

Jean-Charles Steyger : Depuis plusieurs années, on observe une hausse continue du chômage, avec 1 000 nouveaux inscrits par jour, et une précarisation croissante des chômeurs, dont une part substantielle est sortie du dispositif d’indemnisation. Il y a aussi le problème de halo du chômage : on compte 2 millions de personnes non inscrites qui sont en recherche d’emploi, soit un total de 9 millions de chômeurs. A peine 190 000 chômeurs sont intensivement suivis par Pôle emploi, il en reste donc plusieurs millions à ne pas l’être suffisamment, voire pas du tout.

Sur la cartographie des chômeurs, la majorité d’entre eux sont des femmes. S’ajoutent d’autres discriminations sur le marché du travail, basées sur l’origine territoriale ou le niveau de qualification. Ces catégories méritent plus de moyens que les autres, mais aucune politique volontariste n’est menée, du fait du manque de moyens financiers. Si on compare avec le service public de l’emploi de nos voisins européens, on voit que Pôle emploi est sous doté par rapport à l’Allemagne, l’Angleterre et l’Espagne.

Nous avons aussi un problème de présence sur l’ensemble du territoire français. Au moment de la fusion, il y avait 1 700 agences, qui comprenaient les Assedic et les ANPE. Aujourd’hui il n’y en a plus que 900 et Jean Bassères, le directeur général de Pôle emploi, continue à vouloir en supprimer de la carte du maillage territorial de l’agence. Des zones sont complètement désertées, comme le Limousin, la Creuse mais aussi des centres villes de mégapoles comme Nantes et Bordeaux. Il y a donc un gros problème d’accessibilité en raison d’un choix d’organisation territoriale basé sur une logique de gains financiers. C’est d’ailleurs cette logique qui explique que Pôle emploi a perdu 20% d’offres d’emploi en un an. Certes, la crise économique est là, mais il y a aussi un désinvestissement : c’est le privé qui alimente les offres d’emploi à l’agence. C’est une forme de privatisation qui ne dit pas son nom.

Va-t-on vers une privatisation totale de Pôle emploi ?

Un grand projet est prêt à être déployé dès le 1er janvier 2015. 1 milliard d’euros seront dédiés à la sous-traitance de l’accompagnement des chômeurs les plus proches de l’emploi. 1 milliard d’euro, c’est combien d’emplois réels au service de la population ? Que va devenir Pôle emploi ? Un lieu où on s’inscrit, où on indemnise et où on contrôle ? Cela ne peut pas être que ça. Qui va suivre ceux qui sont loin de l’emploi ? Pôle emploi peut le faire, si on nous donne les formations nécessaires pour avoir une approche globale des chômeurs, pour qu’on puisse agir sur les difficultés financières, de logement et de santé.

Nous craignons une régionalisation des compétences qui relèvent de l’emploi, de l’orientation et de la formation. En interne, cela aurait pour conséquence une restriction du champ d’intervention des agents et du service public. L’autre conséquence serait une inégalité entre chômeurs en fonction des territoires. Dans une région riche, l’offre de formation serait bien plus forte et diversifiée que dans une région pauvre. Les mégapoles finiraient par absorber toutes les capacités d’insertion et de formation du pays.

Pour prendre en compte l’existence de certaines particularités locales liées au maillage territorial et à l’économie, il faut assurer un socle commun de services publics dans tout le pays.

La direction générale de Pôle emploi et le gouvernement écoutent-ils vos revendications ?

Pendant sa campagne électorale, François Hollande a promis d’épargner le secteur de l’emploi et de renforcer les effectifs de Pôle emploi. 4 000 CDI ont été crées en 2012 et 2013. C’est largement insuffisant. Fin 2013, le directeur général a fièrement annoncé que Pôle emploi avait un excédent budgétaire de 77 millions d’euro. En trois ans, notre financier à la tête de Pôle emploi a été efficace ! Maintenant, il veut accélérer la dématérialisation avec le développement des services à distance, comme les plateformes téléphoniques, et des services en auto-délivrance avec internet et les bornes en libre-service. Pôle emploi est en train de se désinvestir des missions qui lui ont été confiées.

Cette politique doit s’arrêter. Nous attendons du ministre du Travail, François Rebsamen, un nouveau souffle à Pôle emploi et je pense qu’il a entendu le message, à voir maintenant comment cela va se traduire lors des conclusions de la convention tripartite en cours (entre Pôle emploi, l’Etat et l’Unedic) et à la conférence sociale. S’agissant de la conférence sociale, nous venons avec des propositions et appelons à un renforcement des moyens du service public, avec la création de 2 000 postes par an jusqu’à la fin du quinquennat, et à une autre politique remettant l’humain au centre des services publics.

Comment ont évolué les conditions de travail des agents de Pôle emploi ?

Elles se sont dégradées depuis la fusion. La plupart des agences manquent de bureaux, d’ordinateurs et d’espace. Les cadences sont contrôlées et font systématiquement l’objet de nouvelles consignes. On est managé comme chez Carrefour. Et il y a la partie invisible, le nombre de suicides. Depuis le 1er janvier 2009, 22 collègues se sont donnés la mort. La direction générale est très en colère quand on parle de cela et il n’y a aucune volonté de trouver des solutions équilibrées pour le personnel et pour l’institution. Le bilan social de 2013, montre une augmentation des arrêts maladie et une baisse du taux de présentéisme. Ces maladies sont liées aux conditions de travail.

Il faut réhumaniser l’accueil et arrêter de renvoyer les demandeurs d’emploi sur une plateforme téléphonique ou sur un site internet. Les conseillers sont formés de façon low cost, en deux mois. Il n’y a plus d’approche psychosociale du demandeur d’emploi et on lui apprend à être opérationnel le plus vite possible pour être productif. S’occuper des chômeurs demande une approche globale, une connaissance du marché du travail, de l’insertion et de l’emploi. Le niveau d’exigence est moins haut et les emplois deviennent déqualifiés. Cela ne permet ni de valoriser les emplois ni de délivrer un service public de qualité. On est en train d’institutionnaliser la polyvalence et de faire disparaître l’expertise. C’est une déliquescence des qualifications et nous avons très peur de ce que cela va donner dans dix ans.

Quel est l’avenir de Pôle emploi ?

L’avenir est extraordinaire si on s’en donne les moyens. Pôle emploi a beaucoup d’atouts, nous avons toutes les missions pour gérer les transitions et l’insertion professionnelles. Mais si on continue dans cette logique financière, il y aura des conséquences pour l’emploi et surtout pour les usagers. La convention tripartite en cours est d’une très grande importance avec notamment la négociation sur la classification des emplois fixant le contenu des activités, les métiers, les déroulements de carrière et les niveaux de rémunérations. Nous voulons la garantie que les emplois qui vont être crées répondront bien aux missions de Pôle emploi, fixées par la loi. Mais cela n’en prend pas le chemin.

Nous ne savons pas jusqu’où ira Jean Bassères en termes de sous-traitance et d’externalisation. En tout cas, dès la rentrée, SNU Pôle emploi appellera le personnel à faire grève pour défendre des conditions de travail dignes, nos métiers, nos missions et nos salaires. L’union syndicale tant attendue est enfin là. Sept syndicats (sur les neufs syndicats à l’échelle nationale) se sont retrouvés sur une plateforme autour des emplois et des missions pour les défendre. Nous mettrons toute notre énergie pour qu’un mouvement spécifique à Pôle emploi aboutisse. Que le directeur général soit averti : l’unité syndicale est extrêmement difficile à défaire sur ce sujet.

Nota Bene :

Photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP


28/07/2014


La grande inégalité des chômeurs face à Pôle emploi

Le Monde du 20/09/2013 : à lire et voir sur le site.

"Que vous soyez chômeur à L'Ile-Rousse, en Haute-Corse, ou à Douai, dans le Nord, vous ne serez pas reçu de la même manière à Pôle emploi. Les données locales détaillées, publiées pour la première fois par l'organisme le vendredi 20 septembre, faisant suite à la demande du Monde, montrent à quel point le nombre de conseillers est inéquitablement réparti sur le territoire." [...]

 

 

 


24/09/2013


Les Pères perchés veulent le droit de frapper et de violer...

« Pères perchés » ou masculinistes : les vrais chiffres - Patric Jean - Zero Macho

 

La manifestation de ce dimanche a rassemblé les associations masculinistes (dites de « pères ») à Paris, certains sont montés sur le Sacré-Coeur. Il faudrait dire la vérité sur ces mouvements. Les chiffres ne sont jamais publiés intégralement.

 

Ces « pères » se disent lésés en ce qui concerne la garde des enfants. Or, s’agissant des dossiers de divorce, seuls 2 % se soldent par un désaccord sur la résidence des enfants, obligeant le juge à statuer (2). Dans tous les autres cas, quelle que soit la décision, elle est prise par les deux parents et personne ne peut se sentir lésé. Ces 2 % de cas litigieux entrainent ces décisions des juges des affaires familiales : 1,38 % sont majoritairement confiés à la mère ; 0,52 % sont majoritairement confiés au père ; 0,2 % sont en résidence alternée La revendication des mouvements de « pères » ne peut donc porter que sur ce 0,86 % de différentiel de décisions en faveur des mères après divorce.

Or, on estime que 3 % des enfants sont victimes d’inceste (3). Il faut aussi y ajouter tous les autres comportements problématiques comme la violence conjugale qui touche énormément de familles avec les conséquences subies par les enfants. Autrement dit, ces chiffres démontrent que le véritable problème se pose exactement à l’inverse de ce qu’affirment les « pères perchés ». Précisément, ce que dénoncent depuis des lustres les associations de défense des mères.

Ce qui explique que les masculinistes ne représentent qu’un mouvement bruyant mais rassemblant en France quelques dizaines de personnes. Le « printemps des pères » n’a pas rassemblé cent personnes et la manifestation de ce dimanche tournait autour de ce chiffre ; que la plupart des masculinistes leaders du mouvement ont été inquiétés par la justice pour leur attitude en tant que maris et pères. L’un sera bientôt jugé pour des agressions sexuelles sur sa fille de trois ans.

D’autres ont été jugés et condamnés pour violence conjugale, enlèvements, agression, harcèlement.

La semaine dernière un des leaders a été arrêté (il sera jugé dans un mois) pour vol d’une voiture de police qu’il a jetée sur la grille d’une gendarmerie…

On pourrait compléter le tableau en faisant voir leurs déclarations sur les réseaux sociaux qui assument misogynie, homophobie. Faut-il rappeler que la plus grosse des organisations, « SOS Papa », a milité contre le mariage pour tous… « Cela fait quarante ans que le système judiciaire persécute la paternité. Les pères sont écartés, diffamés, évincés. », nous affirment-ils en boucle dans la presse. Il serait bon que la presse rétablisse la vérité sur ces mouvements.


24/09/2013


 


04/07/2011


Interview de Daniel FLAUGNATTI, secrétaire régional, l'UNION du 11.09


27/09/2009


Articles de Libé en juillet sur POLE-EMPLOI

22 JUILLET

Libé : "Au pôle-emploi, avec la crise, on ne chôme pas !"

http://www.liberation.fr/politiques/0101581108-au-pole-emploi-avec-la-crise-on-ne-chome-pas

21 juillet

Libé : "Quand l'Etat privatise l'ANPE"

http://www.liberation.fr/economie/0101581020-quand-l-etat-privatise-l-anpe


24/07/2009


NORD ECLAIR 18/06/2009 : POLE-EMPLOI : la souffrance des agents

NORD ECLAIR

Pôle emploi : la souffrance des agents

 Pôle emploi : la crise renforce le mal-être des agents

Les agents de l'organisme né de la fusion entre Assedic et ANPE étaient en grève aujourd'hui dans la région comme ailleurs pour exprimer leur "ras-le-bol" face à la "dégradation de leurs conditions de travail". Un mouvement modeste pour la direction qui recense 7,8 % de grévistes et trois sites fermés.

"Désorganisation", "conditions de travail épouvantables", "bricolage", "abérration", "honte"... Les mots sont durs, à la hauteur du désarroi que disent ressentir les agents de Pôle emploi rencontrés ce matin, lors de l'action menée devant le siège de la direction régionale, à Marcq-en-Baroeul. Le mal-être est profond. "On ne peut pas apprendre en 7 jours ce que d'autres ont appris en 6 mois de formation et deux ans de pratique", estime une employée de Pôle emploi présente ce matin. En cause, la formation des agents ANPE aux métiers de l'Assedic et inversement. Une formation courte, mais suffisante selon la direction pour dispenser un premier niveau d'information. "Mais si on n'est pas capable de répondre à la problématique particulière de l'usager, on va générer de la frustration. La sienne d'abord et la notre de ne pas avoir su lui répondre !". Selon les syndicats régionaux, plus de la moitié des agents de Pôle emploi n'ont pas encore reçu la moindre formation. "Il faut conserver la spécificité de chaque métier, le conseil et l'indemnisation. S'il faut mettre en place des passerelles, ça doit se faire sur la base du volontariat, pas à marche forcée".

150 à 200 demandeurs d'emploi par conseillers

Fusion difficile, donc. D'autant plus en temps de crise, période durant laquelle les offres d'emplois ont baissé de 25 % en un an. Du coup les "portefeuilles" des conseillers, eux, ne désemplissent pas. "On tourne à 150 à 200 demandeurs d'emploi par conseillers en moyenne. Le suivi mensuel, c'est souvent 20 minutes d'entretien individuel maximum", temoigne un agent. "On nous avait promis que la fusion allait nous soulager. Moi j'ai 255 usagers dans mon portefeuille !", peste une autre.

Des mesures ont bien été prises, comme le recrutement de 1850 agents contractuels (100 dans la région) pour endiguer le flux de nouveaux demandeurs d'emploi, ou encore les 500 CDD affectés au 39 49, le numéro de téléphone dédié de Pôle emploi. Mais elles sont loin de satisfaire les syndicats. "100 postes supplémentaires dans la région, c'est seulement un conseiller de plus par site, explique Sabine Landrevie. Quant au 39 49, une partie des appels sera orientée vers des plates-formes privées, avec des CDD qui ne sont pas aussi impliqués que nous. Du coup, les usagers vont revenir en agence, encore plus énervés de ne pas avoir eu leur réponse".

"Flicage"

Et puis il y a la goutte d'eau qui fait déborder le vase. " On nous demande maintenant de faire du flicage en vérifiant les papiers d'identités des demandeurs d'emploi, sous pretexte de lutte contre la fraude, s'insurge Sabine Landrevie. Sauf qu'on nous demande de le faire pour les demandeurs d'emploi non-indemnisés, donc non-fraudeurs ! Si ce n'est pas de la délation, ca...". "Il est encore temps de bloquer la dégradatation de nos conditions de travail, notamment en saisissant les comités d'hygiène et de santé", estime le front syndical. La grogne portée par une intersyndicale SNU/CGT/SUD dans la région n'entend pas en rester là. "Nous préparons un mouvement plus profond pour la rentrée", prévient Sabine Landrevie du SNU. Un choix stratégique quand on sait que c'est à la rentrée que la fusion doit se faire sentir physiquement, avec l'accélération de la mise en place des guichets uniques ANPE-Assedic.


19/06/2009


LIBERATION du 18 JUIN : POLE-EMPLOI : Le chemin de crox du chômeur

«Vous êtes bien au Pôle Emploi, ne quittez pas…»

Le tout nouveau logo Pôle Emploi a été plaqué sur les murs des anciens locaux. 11 heures : l’agence du quai de la Loire, dans le XIXe à Paris, est… déserte. Un jeune arrive, se poste devant l’antique cabine téléphonique, et se met à parler tout seul, lâchant quelques mots - «inscription», « dossier» -, puis «merde». Il répond à la plate-forme téléphonique automatique de Pôle Emploi, le 39 49, passage premier et obligé pour toute nouvelle inscription. Car sans rendez-vous, plus possible désormais de se renseigner auprès d’un conseiller en agence qui vous dirige prestement vers Internet ou le 39 49. Le «merde» final ? «Je n’ai eu personne, tous les conseillers sont occupés.» Au-dessus de la cabine, un écriteau prévient d’ailleurs que la conversation est automatiquement coupée au bout de six minutes. Plus loin, rue du faubourg Saint-Martin, les vastes locaux de l’Assédic sont quasi vides eux aussi. Plusieurs conseillers rigolent entre eux, et s’y mettent à trois pour recueillir le document qu’une petite mamie leur tend avant de tourner les talons.

Cultures différentes

Locaux déserts mais plate-forme téléphonique saturée ? C’est un des - nombreux - paradoxes que semblent vivre les demandeurs d’emplois dans leur relation avec le tout nouvel organisme né de la fusion entre l’ANPE et les Assédic. Menée au pas de charge, sous la pression d’un président de la République qui a lui-même fixé l’été comme date butoir du dernier guichet unique, le mariage entre les deux institutions, aux missions et aux cultures totalement différentes, est en train de virer au cauchemar. Pour les nouveaux chômeurs, dont le nombre a explosé (+ 24,6 % sur un an pour la catégorie A), comme pour les salariés de Pôle Emploi. Trois syndicats (CGT, SUD et SNU) appellent à une grève aujourd’hui. En Ile-de-France, ce sont même six syndicats de l’agence (FO, CFDT et CFTC compris) qui invitent à suivre le mouvement.

A quelques rues du Quai de Loire, l’agence Louis Blanc n’a pas changé son logo. La vieille borne Assédic trône encore au-dessus de l’entrée. Christian, 59 ans, sort satisfait. «Je suis depuis trois ans au chômage, et d’habitude, je réalise les formalités par téléphone. Mais cette fois-ci, ça n’a pas fonctionné. J’ai dû me déplacer physiquement.» Pas de souci pour Christian, qui trouve l’accueil «plus jeune et dynamique». Avant d’ajouter : «Ça ne veut pas dire qu’ils vont me trouver un boulot.» Et pour cause, à 59 ans, la caisse de retraite l’a déjà relancé deux fois pour calculer ses droits, et le «sortir ainsi des statistiques du chômage», dit-il.

«Elaborer son projet»

D’autres ont joué le jeu, et se sont inscrits par Internet - répondant ainsi parfaitement à la volonté de Pôle Emploi de rationaliser les processus d’inscriptions et de désengorger les agences. «D’abord, il n’y a pas eu de souci, explique François, trentenaire, en fin de CDD de quinze mois. Un mail m’a prévenu qu’un courrier me serait envoyé avec la date de mon premier rendez-vous. Celui où l’on doit "élaborer son projet" et, surtout, calculer l’indemnité chômage» Mais le papier n’arrive pas. Dix jours plus tard, François se rend en agence. «A l’accueil, un homme me répond qu’il est sans doute normal de n’avoir rien reçu, qu’il y a beaucoup de demandes en ce moment.» Une semaine plus tard toujours rien, Au 39 49, personne. «Mais la nouveauté, c’est que tu peux appuyer sur la touche 1 de ton téléphone pour te faire rappeler.» Il a appuyé, on l’a rappelé dans la journée. Pour lui dire, qu’il était finalement bien inscrit et avait même été convoqué à un rendez-vous… dix jours plus tôt. Une autre date est fixée, mais voilà déjà trois semaines que François n’a plus de revenus, en attendant ses indemnités.

Comme beaucoup d’autres, Laure, documentaliste, est une habituée du 39 49. De la bande magnétique qui répète «Pôle Emploi à votre service…» puis «veuillez appuyer sur la touche étoile de votre clavier». Laure a parfois dû appeler 5 fois de suite pour un renseignement… puisqu’après quelques minutes d’attente, la ligne était coupée.

«Comme à la banque»

«On en a parlé avec mon conseiller qui est vraiment sympa: il voit bien que je cherche du travail et qu’il n’a aucun poste à me proposer dans ma branche, explique Laure. Alors il m’a fait visiter discrètement les locaux, m’a fait entrer dans un petit bureau où une femme, un casque sur les oreilles, faisait ce qu’elle pouvait pour répondre aux questions par téléphone.»

Un répondeur téléphonique en boucle, des formulaires en ligne et, en agence, un conseiller qui oriente vers le répondeur ou les formulaires. Beaucoup de demandeurs d’emploi sont désemparés par la déshumanisation des rapports avec le service public de l’emploi… alors que le gouvernement vante les vertus du «suivi personnalisé des chômeurs». Les agents ont un portefeuille de chômeurs «comme à la banque», ironise Laure. «Le service téléphonique de Pôle Emploi, ressemble aux services clients des fournisseurs d’accès à Internet», poursuit Claude, 40 ans, qui sort de 15 mois de CDD chez un opérateur téléphonique.Les interlocuteurs n’ont pas les moyens de répondre et semblent là pour nous calmer.»

Trois erreurs

La situation de Claude est devenue «kafkaïenne», dit-elle. Son indemnisation se tarit bien plus tôt que prévue, et après enquête (auprès de 3 interlocuteurs différents : le premier lui raccroche au nez, le deuxième ne sait pas répondre), elle comprend que Pôle Emploi a oublié de compter sept mois de CDD. «On me dit que Pôle Emploi a rectifié son erreur… mais au prix d’une autre, dans la date de mon inscription. Je tente alors un passage en agence : "Ah non madame, on ne reçoit que très exceptionnellement"»Claude finira par recevoir une lettre, qui rectifie la deuxième erreur… et l’informe d’une troisième : Pôle Emploi s’est trompé dans le calcul de son indemnité. C’est elle qui leur doit 700 euros.

Murielle, elle, n’a pas galéré. Peut-être parce que dans son cas, la fusion n’avait pas l’air bien en place… Une semaine après sa pré-inscription sur Internet, elle est convoquée au Pôle Emploi le plus proche de chez elle. «Je croyais qu’ils avaient fusionné, mais le premier type ne s’est occupé que de mon indemnisation.» La recherche d’emploi, c’est deux rues plus loin, et deux heures plus tard. «Le second type était très sympa. Il a juste eu du mal à trouver mon métier dans la liste proposée par son logiciel, a coché un profil de poste un peu similaire, puis m’a dit, tout sourire, que je trouverai du boulot grâce à mon réseau. Bref, il ne pouvait rien pour moi.» Murielle explique alors son projet de création d’entreprise. «"C’est super comme idée", m’a dit le type. "Vous allez vous débrouiller, je le sens. Alors comme on n’a plus rien à se dire, rendez-vous en septembre".»

 

Assédic et ANPE, la fusion aux forceps

Deux cultures différentes, une formation tardive des agents… les ratés du rapprochement.

Par FRANÇOIS WENZ-DUMAS, SONYA FAURE

Des syndicats du Pôle Emploi ont appelé aujourd’hui à la grève pour protester contre la fusion ANPE-Assédic, voulue par Nicolas Sarkozy, qui connaît des ratés. Explications.

Pourquoi la fusion a-t-elle été décidée ?

L’Unédic (union des Assédic, Associations pour l’emploi dans l’industrie et le commerce) est née en 1958 d’un accord patronat-syndicats. Elle est gérée par les partenaires sociaux, qui fixent tous les trois ans les cotisations et les règles d’indemnisation. Créée neuf ans plus tard, en 1967, l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi) est un établissement public de l’Etat. Elle recense les demandeurs d’emploi et les met en relation avec les entreprises qui recrutent. La montée du chômage, à partir de 1980, a alourdi la tâche des deux organismes. En 2001, la nouvelle convention d’assurance-chômage complexifie encore les liens entre les deux organismes en créant le Pare (Plan d’aide au retour à l’emploi), signé avec l’ANPE et financé par l’Assédic. Septembre 2007, Nicolas Sarkozy annonce la fusion ANPE-Assédic et promet une loi, votée le 13 février 2008. Pôle Emploi est lancé le 19 décembre. La fusion ne remet pas en cause le rôle des syndicats et du patronat, qui continuent à fixer par la négociation les cotisations et l’indemnisation. La nouvelle structure compte les 43 000 salariés.

Pourquoi ça n’a pas marché ?

Peu de désaccords là-dessus : «La fusion a été insuffisamment préparée, estime Carole Tuchszirer, chercheure au CEE. On ne peut pourtant pas dire qu’elle était une surprise…» Depuis des années, les rapports s’accumulaient préconisant un rapprochement entre l’ANPE et les Assédic. «La fusion a été un slogan publicitaire : les chômeurs auraient tous les renseignements à un même guichet, etc., estime Philippe Sabater, du SNU, contre la fusion. En réalité, on a réuni dans la précipitation deux cultures totalement différentes et ça ne marche pas.»

La nouvelle convention collective des agents de Pôle Emploi n’a toujours pas été rédigée. Et comment faire pour faire travailler ensemble, parfois sur le même poste, un ancien ANPE, agent statutaire de l’Etat, dont le licenciement est très encadré, avec un ancien Unédic, agent du privé, au salaire supérieur de 30 % en moyenne ? «La gestion culturelle du changement n’a pas été pensée»,estime un député UMP, pourtant favorable à la fusion. En clair : la hiérarchie de proximité n’a pas suffisamment été formée à gérer deux cultures très différentes. «Ceux de l’Unédic ont une approche plus administrative, ceux de l’ANPE plus sociale», décrypte Philippe Sabater.

La formation des agents a été insuffisante (et n’est pas achevée ): trois jours pour se former à l’indemnisation, sept jours, si on est volontaire, pour se former à l’accompagnement. «La fusion n’a pas fait l’objet d’un consensus avec les organisations syndicales, dit Carole Tuchszirer. Il y a eu une annonce politique, au moment où on adoptait une loi qui instaurait l’offre valable d’emploi et le renforcement des sanctions des chômeurs, ce qui a tendu la situation.»

La montée du chômage a-t-elle aggravé la situation ?

La fusion avait été décidée avant la crise et l’arrivée de 600 000 demandeurs d’emplois depuis fin août 2008. L’objectif fixé par convention avec l’Etat était que chaque conseiller assure le suivi de 60 demandeurs d’emploi. La moyenne est supérieure à 90 et, reconnaît-on à la direction de Pôle Emploi, peut atteindre localement 130 voire davantage. Les syndicats se plaignent de sous-effectifs, la direction a acté la création de 1 840 postes supplémentaires (lire l’interview page suivante). Et 500 CDD de plus pour faire face eu débordement de la plateforme téléphonique.

 

Blues des agents et travail «bâclé»

Ex-Assédic ou ex-ANPE, des employés tirent un amer bilan de la fusion.

Par LUC PEILLON

 «Ma ligne d’écoute: 0 800 970…» Non, ce n’est pas le numéro à appeler pour s’inscrire à l’assurance chômage, mais la ligne d’assistance psychologique pour les salariés de Pôle Emploi.

Mal-être, agressivité, violences physiques, stress, relations conflictuelles, autant de situations pour lesquelles les employés au bord de la crise de nerfs peuvent joindre le cabinet privé Psya, mis à disposition par la direction. Un standard qui, comme celui de Pôle Emploi, doit sans doute aujourd’hui exploser. «Depuis le début de l’année, on dénombre de nombreuses agressions, verbales et physiques, et six suicides, dont un sur le lieu de travail», s’insurge Philippe Sabater, du syndicat national unitaire (SNU), affilié à la FSU.

En dépression, Muriel, 33 ans, fait partie des ex-ANPE. En poste dans le nord de Paris, elle gère un portefeuille de 200 demandeurs d’emplois, contre 60 prévus lors de la création du nouvel organisme. «Notre charge de travail a triplé, mais nous n’avons pas plus de temps pour la traiter, se plaint Murielle. On accueille les chômeurs à la chaîne, une demi-heure chacun. Mais comme on doit les recevoir au moins une fois par mois, alors on les regroupe dans des ateliers, qui n’ont plus rien d’individuel Du travail «bâclé» qui met tout le monde «mal à l’aise». Les ex-Assédic arrivent, mais «au compte-gouttes», non formés, et avec des rémunérations supérieures, créant ainsi un «drôle de climat». Il faut pourtant tenir les objectifs, selon Murielle, quitte à délaisser le volet offre d’emplois. «On ne fait plus de prospection. Du coup, les employeurs ne nous font plus confiance et ne nous proposent plus rien.»

Damien, ex-Assédic, officie, lui, dans l’ouest parisien. De la fusion qu’il soutenait, il tire un bilan «très mitigé» : «La plupart de nos avantages, salaire, RTT, 1 % logement, vont être grignotés, au fur et à mesure que nous allons être absorbés par l’ex-Anpe. Quand on vous traite de la sorte, vous freinez naturellement des quatre fers.» Lui aussi a vu sa charge de travail exploser, sans obtenir de renforts. «Les recrutements qui ont eu lieu concernent la fonction "placement", c’est-à-dire pour les ex-Anpe, mais pas pour nous.»

Sa mission est d’ailleurs toujours la même, l’inscription et l’indemnisation. «Pour le suivi personnalisé, je renvoie au bureau d’à côté». Une situation encore loin du guichet unique, prévu par le processus de fusion. «C’est une réforme que l’on fait rapidement, mais surtout violemment, s’inquiète Josiane Chevalier, responsable du syndicat CFDT Ile-de-France de Pôle Emploi. Il y a une vraie violence, voire de la maltraitance, envers les salariés.» Charge de travail, choc des cultures public-privé, formation, mais aussi gestion des doublons nés de la fusion, «aucun accompagnement des agents n’est mis en place, c’est de l’antiressources humaines», insiste Josiane Chevalier. Le dernier guichet unique cet été, selon la promesse de Nicolas Sarkozy ? Pari difficile à tenir. Ou alors à quel prix …

 

Les salariés du Pôle emploi «sur les nerfs»

REPORTAGE

Ils étaient environ 400 salariés du Pôle emploi à manifester ce jeudi après-midi à Paris, pour dénoncer des conditions de travail rendues de plus en plus difficiles par la montée du chômage et la fusion de l'ANPE et des Assedic.

Julien LALOYE

 

Manifestation des salariés du Pole emploi à Paris jeudi. (MEHDI FEDOUACH / AFP)

Djamel, cinq ans d'ancienneté dans une agence ex-assedic du 20e arrondissement, est le seul à avoir fait le déplacement jusqu'à Bastille pour participer à la manifestation parisienne des salariés du Pôle emploi, parmi la grosse quinzaine d'agents que compte son agence. «Les gens sont sur les nerfs, épuisés à cause du boulot et de la surcharge de travail, et ceux qui sont là ont trouvé le courage de venir dire stop à tout ça».

Comme lui, ils sont environ 24% des salariés d'Ile-de-Fance (14% sur le plan national) à avoir répondu à l'appel à la grève lancé par les trois syndicats majoritaires du groupe (Snu, CGT, Sud Emploi). Des chiffres en baisse par rapport aux premières mobilisations, le 1er décembre et le 5 janvier derniers, quand près de 60% des personnels Assedic et 50% des Ex-ANPE avaient cessé le travail.

Trois métiers en un

Mais si les rangs sont un peu clairsemés, les grévistes présents, entre deux et quatre cents personnes, n'en sont pas moins remontés contre la fusion des deux organismes, l'ANPE et les Assedic, effective depuis le début de l'année. En cause, la détérioration des conditions de travail et le manque de personnel pour faire face à l'afflux de chômeurs (50 000 par mois depuis janvier).

Tatiana et ses deux collègues sont venues tout spécialement du Val-de-Marne. Issues d'une petite agence, à peine une douzaine d'employés, elles veulent témoigner des incohérences du nouveau Pôle emploi, «loin des promesses féériques de Nicolas Sarkozy». Le guichet unique, le traitement de la demande d'emplois et du calcul des allocations par la même personne, la moyenne utopique d'un conseiller pour 60 demandeurs d'emplois, «Tout ça est bien fumeux» explique Tatiana, qui doit s'occuper personnellement de 158 chômeurs. «J'ai trois fois plus de dossiers que je ne peux en traiter et je ne dispose que d'un tiers de mon temps pour m'en charger».

Les deux tiers restants, cette ex-ANPE ne se tourne pas les pouces : elle doit aussi assurer la permanence téléphonique, le fameux 3949 que les nouveaux chômeurs composent pour s'inscrire, «quand quelqu'un a le temps de prendre l'appel», et enfin démarcher les entreprises partenaires du Pôle emploi.

Evidemment, elle ne peut pas tout faire et le temps d'attente s'allonge pour les chômeurs dont elle a la charge : «Aujourd'hui, ils doivent attendre trois mois pour que je puisse les recevoir».

Un temps de formation insuffisant

Les demandeurs d'emplois sont en effet les premières victimes d'un nouveau sytème qui est loin de convaincre les 45 000 salariés du Pôle emploi. Alors parmi les manifestants, certains s'attachent à trouver quelques astuces pour fomenter la résistance au quotidien, comme Patrick Marquette, membre du Comité national CGT des privés d'emplois, qui met à disposition sur son site internet toutes les adresses et numéros de téléphone des différentes agences du Pôle emploi dans l'hexagone pour permettre aux chômeurs «de se rendre physiquement dans les agences sans être obligés de passer par le téléphone ou internet».

Jacques Rousselin, membre du SNU (Syndicat national unitaire), s'estime de son côté un peu plus chanceux que nombre de ses collègues : il ne fait que dans le conseil aux futurs créateurs d'entreprises, ceux qui ont un projet qu'ils veulent mener à bien. Pourtant, à l'agence dans laquelle ils travaillent, ils ne sont que 10 conseillers pour 5 000 personnes à suivre, «une hérésie si l'on veut avoir le temps d'effectuer un vrai suivi personnalisé». Les 1840 embauches promises par la direction pour faire face à la hausse du chômage et à celle du nombre de demandeurs d'emplois lui semblent largement insuffisantes.

Mais au-delà de cette mobilisation d'un jour, ce salarié proche de la retraite s'insurge contre «le sens que l'Etat veut donner à notre travail. On doit aller de plus en plus vite, être de plus en plus productifs, comment pourra-t-on garder le côté humain indispensable au service public que nous représentons ?». Un seul chiffre, selon lui, suffit à faire écho à son propos. «Les ex-salariés de l'ANPE bénficient d'une formation de trois jours pour se familiariser avec le travail de calcul d'indemnisation propre aux Assedic. Pour ces derniers, la formation a duré 6 mois...»

 

«94 % d’inscrits reçus dans les cinq jours»

Interview

Christian Charpy, directeur général du Pôle Emploi :

Par FRANÇOIS WENZ-DUMAS

Après avoir dirigé l’ANPE de 2005 à 2008, Christian Charpy est depuis six mois directeur général de Pôle Emploi. Il ne nie pas les difficultés mais assure pouvoir faire face à l’arrivée massive de nouveaux chômeurs.

Constatez-vous des retards dans l’inscription et l’indemnisation des chômeurs ?

Il n’y a aucun retard dans le versement des allocations. Actuellement, 94 % des nouveaux inscrits sont reçus dans les cinq jours qui suivent leur prise de contact avec Pôle Emploi en composant le 39 49. Lorsque l’ANPE et l’Assédic étaient séparées, moins de la moitié des entretiens d’indemnisation et de placement se faisaient dans la journée. Aujourd’hui c’est plus de 80 %. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait plus du tout de retards. D’abord 6 %, c’est encore beaucoup de monde, vu le nombre de gens que nous recevons. Il peut aussi y avoir un délai quand il manque une pièce au dossier, comme l’attestation d’employeur. Et il y a toujours des difficultés pour joindre le 39 49. Pour y remédier, et soulager les conseillers dans leurs tâches, nous avons lancé un recrutement exceptionnel de 500 agents, qui seront répartis sur des plate-formes téléphonique régionales opérationnelles dès le mois d’août. Nous devrions ainsi pouvoir faire face à l’afflux de nouveaux demandeurs à l’automne.

On vous reproche de ne pas avoir anticipé l’augmentation du nombre de chômeurs et les besoins en formation résultant de la fusion ANPE-Assédic…

Pôle Emploi compte 45 000 collaborateurs. Nous avons créé 1 840 postes nouveaux pour faire face à l’augmentation du chômage et à nos nouvelles missions. Nous avions prévu de former 20 000 personnes aux fonctions de conseiller personnel. Aujourd’hui, 12 000 d’entre elles ont achevé leur formation.

N’êtes-vous pas en retard sur le programme de regroupement ANPE-Assédic en des lieux unique d’accueil ?

Chaque jour, nous créons de nouveaux sites mixtes. Nous en avons déjà 146, dont 32 ouverts dans les dix derniers jours. L’objectif est d’en avoir 930 à l’automne.

N’avez-vous pas sous-estimé les différences de culture ?

Elles sont réelles et profondes. L’ANPE existe depuis quarante ans et les Assédic cinquante ans. Il a fallu recréer une ligne managériale de 1 500 personnes venant des deux entités. Une convention collective est en cours de négociation. Beaucoup d’agents attendent qu’elle soit conclue pour opter pour l’un ou l’autre statut. Cela provoque des attentes ou des inquiétudes et il faudra du temps.

La fusion est-elle irréversible ?

Elle résulte d’une loi votée le 13 février 2008. Il n’est même pas envisageable de revenir en arrière, et les gens le savent. Nos difficultés actuelles ne viennent pas de la création de Pôle Emploi, mais de la montée brutale du chômage à laquelle nous faisons face au même moment. Depuis fin août 2008, nous avons accueilli 600 000 demandeurs d’emploi supplémentaires


19/06/2009


Mais qui veut la peau de Christian Charpy ?

ACTE I

Le 19 mai dernier, le président de Pôle emploi, Dominique-Jean Chertier, critiquait à mots couverts les conditions de la fusion de l'ANPE et des Assedic. Alain Lecanu, le représentant de la CGC, qui préside son comité d'évaluation, tire, lui, à boulets rouges contre Christian Charpy. Si tout le monde ne demande pas comme lui, ouvertement, le départ du directeur général, les partenaires sociaux sont nombreux à réclamer un changement de gouvernance et à estimer ne pas être assez écoutés.   

Quel bilan tirez-vous de la fusion entre l'ANPE et les Assedic, six mois après la création de Pôle emploi ?

Je constate que deux Pôle emploi coexistent. Présidant le comité d'évaluation de Pôle emploi, j'ai entamé un tour de France il y a quelques semaines. J'ai déjà visité cinq régions. Sur le terrain, j'ai trouvé des gens évidemment bousculés par la conjoncture, que n'arrangent pas l'arrivée du RSA et la perspective de l'inscription au chômage des jeunes arrivés en fin de scolarité en septembre-octobre. Malgré cela, je les ai trouvés très courageux et très motivés. Ils adhèrent au projet de fusion pour améliorer le service aux demandeurs d'emploi. Mais Pôle emploi a aussi un autre visage, celui d'une "hypercentralisation" des décisions au niveau du siège.

Pour réaliser une fusion de cette ampleur, n'est-il pas indispensable d'avoir une direction générale assez forte pour imposer le changement ?

La réalité, c'est que le directeur général fonctionne en cercle fermé avec quelques proches. Les directions régionales n'ont pas de marge de manoeuvre. Les ex-Assedic sont mis sur la touche. Je vous donne un exemple : est-il normal que Christian Charpy vienne de confirmer discrètement l'ancien responsable des ressources humaines de l'ANPE, censé faire l'intérim, au poste de DRH de Pôle emploi, alors qu'il avait affirmé au conseil d'administration qu'il allait recruter quelqu'un à l'extérieur pour remplacer Jean-Louis Sciberras, dont j'aimerais bien connaître les vraies raisons du départ ? Ce n'est pas la première fois que le directeur général met ainsi le conseil d'administration de Pôle emploi devant le fait accompli. Et il ne se cache même plus de prendre ses ordres directement auprès du gouvernement. Il est grand temps de donner un second souffle à la fusion et de changer de directeur général. Il nous faut à la tête du service public de l'emploi un vrai patron qui vienne du privé car Pôle emploi n'est pas une administration comme l'était l'ANPE mais une entreprise.

Vos propos sont particulièrement virulents. On n'a pourtant pas entendu le conseil d'administration se plaindre jusqu'à présent...

Nous considérions, moi le premier, qu'il fallait prendre du recul. Mais six mois après la fusion, ce que je constate me conduit à tirer la sonnette d'alarme. Si ce n'est tous, en tout cas la plupart des partenaires sociaux partagent mon constat.

De toute façon, vous étiez déjà hostile à la nomination de Christian Charpy à la direction de Pôle emploi...

Je voudrais vous rappeler que c'était pour moi une question de principe : je pensais et continue à penser qu'il n'était pas bon de nommer à la direction général un ex-ANPE. Cela aurait été pareil s'il s'était agi d'un ex-Unedic. Et six mois après la création de Pôle emploi, le système a déjà montré ses limites.

PROPOS RECUEILLIS PAR LEÏLA DE COMARMOND, Les Echos

 

ACTE II : Réponse de Christian CHARPY

Le même jour, M. Charpy a dû faire face à une attaque du vice-président de Pôle emploi, représentant de la CFE-CGC, Alain Lecanu qui a réclamé sa tête dans Les Echos : "Il est grand temps de donner un second souffle à la fusion et de changer de directeur général", déclare-t-il.

Que répondez-vous à la demande de démission et aux critiques, venant notamment des syndicats, sur vos méthodes de gestion et de direction ?

Je ne suis pas surpris par les propos de M. Lecanu, qui était contre mon arrivée à la tête de Pôle emploi. Mais je suis nommé par le Président de la République, sur proposition du conseil d'administration. Ce dernier n'est pas une chambre d'enregistrement, c'est lui qui prend les décisions sur le budget, les offres de service et les engagements.

Alors, que certains profitent d'un moment de difficulté forte pour tenter de fragiliser le directeur général, c'est possible. Ma préoccupation, c'est que nous offrions le meilleur service possible aux demandeurs d'emploi, dans un contexte particulièrement tendu, le plus grave depuis la fin de la guerre.

Quels sont les éléments qui vous font craindre la rentrée ?

Le recours massif au chômage partiel, qui a été utilisé dans tous les pays européens, a permis de retarder l'arrivée du chômage total. Mais, seule la reprise économique peut empêcher que l'activité partielle ne se transforme en chômage. Et, dans certaines entreprises, on arrive au bout des dispositifs existants, à l'épuisement des quotas de chômage partiel.

Il y a aussi la poursuite des licenciements économiques avec l'arrivée à maturation de nombreux plans sociaux. 650 à 700 000 jeunes sortent du système scolaire et vont arriver sur le marché du travail.

Enfin, nous enregistrons beaucoup moins d'offres d'emplois, de l'ordre de 25 % à 30 % en moins par rapport à l'an dernier. Les services de l'emploi, dans tous les pays européens, affrontent cette situation exceptionnelle.

Chaque mois, sur le territoire de l'Union européenne, il y a 500 000 personnes de plus au chômage. En France, Pôle emploi enregistre mensuellement entre 50 et 70 000 chômeurs supplémentaires, deux fois plus que lors des périodes de crise des années 1992-1993.

Comment allez-vous faire face à ces nouveaux défis ?

Nous avons pris trois décisions pour permettre de réorganiser nos services et que le plus grand nombre d'agents soient disponibles pour les missions prioritaires de Pôle emploi : inscrire les chômeurs, les indemniser et les accompagner vers l'emploi.

En plus des 1 840 embauches en cours qui devraient arriver dans les agences à partir de juin jusqu'à septembre, pour lesquelles nous avons reçu 145 000 candidatures, Pôle emploi va recruter 500 personnes. Elles seront en contrat à durée déterminée, pour la fin de l'été et l'automne, et seront affectées à de nouvelles plate-formes téléphoniques qui centraliseront, au niveau régional, les inscriptions, les demandes et changements de rendez-vous.

Cela permettra de dégager du temps dans les agences pour l'indemnisation et l'accompagnement.

Et si cela ne suffisait pas ?

Si cela n'était pas suffisant, le conseil d'administration décidera, en lien avec le ministère de l'emploi, soit de procéder à des recrutements supplémentaires, soit de décider de nouvelles priorités pour l'organisation de nos services en 2010.

Pour dégager des personnels supplémentaires, dès maintenant, nous allons confier plus de missions aux prestataires externes. Dès le mois de septembre, j'entends que l'ensemble des ateliers, des activités de bilan et d'évaluation, jusqu'ici réalisés par Pôle emploi, soient confiés à des prestataires externes.

Cela nous coûtera 483 millions d'euros. Nous allons aussi rendre public prochainement les résultats de l'appel d'offres pour l'accompagnement de 100 000 demandeurs d'emploi. Le marché sera attribué cet été et je souhaite que dès septembre, les conseillers de Pôle emploi utilisent pleinement le dispositif.

Enfin, Pôle emploi va lancer, le 15 juin, des appels d'offres régionaux pour sélectionner les organismes qui formeront quelque 100 000 chômeurs cette année (120 à 150 000 en 2010). Le budget est de 350­ millions d'euros, auxquels s'ajouteront 200­ millions de la formation professionnelle.

Ces actions de formation débuteront à partir de septembre et permettront de prendre en charge les 50 000 jeunes que le gouvernement nous a demandé d'envoyer en formation.


10/06/2009


TRICHE : La statistique, c'est très pratique (LIBERATION du 29 mai)

Triche :

la statistique, c'est très pratique

Pour «Libération», des statisticiens expliquent, en quatre tableaux, comment le pouvoir manipule indices, modes de calcul et chiffres pour faire de ses rêves une réalité.

Par VITTORIO DE FILIPPIS

Il travaille à l'avant-poste de la production statistique. Mais il a décidé de franchir le pas : pour expliquer comment les chiffres qu'il triture à longueur de journées sont récupérés par le politique. Ou plus exactement par le gouvernement. Alors, sous couvert d'anonymat, parce que tenu à l'obligation de réserve, il a accepté la proposition de plusieurs de ses confrères : «Participer à l'écriture d'un livre, pour expliquer qu'il y a une dérive de l'usage politique des statistiques publiques.» Son nom, ou plutôt son pseudonyme, c'est Lorraine Data. Un nom de code sous lequel s'abritent d'autres fonctionnaires, eux aussi issus de la statistique publique et de la recherche et qui ont écrit collectivement le Grand Truquage (1).

D'autres ont décidé de témoigner à visages découverts. Tous disent qu'ils ne sont pas naïfs. Qu'ils ont compris, dès le début de leur carrière que la maîtrise de l'information statistique a toujours constitué un enjeu pour les pouvoirs en place. Mais la coupe est pleine. «Nos sociétés hypermédiatiques ont fétichisé le chiffre, explique l'un des sept auteurs. Le chiffre, souvent péremptoire, tend de plus en plus à remplacer l'argumentation. Il est simple. Et il donne surtout le sentiment ou l'illusion que l'on maîtrise ce dont on parle.» Or cette simplicité est souvent trompeuse. Mais leur vécu ne s'arrête pas à cette simple constatation. «Nos gouvernements se livrent de plus en plus à un bricolage statistique, et particulièrement depuis 2002», dénonce le sociologue Laurent Mucchielli. Et tous d'expliquer, au travers de sept thématiques, comment l'on tente de cacher, par exemple, le grand flop du «travailler plus pour gagner plus». Ou encore comment s'invente un indicateur de la pauvreté à la française, histoire de s'assurer qu'il diminuera au fil du quinquennat. Ou comment escamoter de plus en plus le nombre des chômeurs en les transférant dans de nouvelles catégories au point où même les plus avertis ont du mal à s'y retrouver.

Multipliant les exemples, le collectif Lorraine Data met au jour les procédés utilisés par le gouvernement : sélection de chiffres censés flatter l'action gouvernementale, dénigrement de la qualité des données de ses propres services lorsqu'elles ne lui sont pas favorables…

(1) Le Grand Truquage (ou comment le gouvernement manipule les statistiques). Editions La Découverte, 13 euros.

Pauvreté  : Changer de barème, une riche idée

«Souvenez-vous, nous sommes en octobre 2007, Martin Hirsch, Haut Commissaire aux solidarités actives présente l'engagement gouvernemental de réduire d'un tiers la pauvreté en cinq ans. Il faut tout faire pour faire chuter la fièvre. Y compris changer de thermomètre.

«La mesure traditionnelle de la pauvreté relative (reprise par l'Europe) se fait de la façon suivante : un ménage est sous le seuil de pauvreté si ses revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian de l'ensemble de la population. Et depuis 2000, ce taux n'a baissé que très légèrement. Le gouvernement était-il prêt à mesurer les conséquences de sa politique à l'aune de cet indicateur ? Eh bien non. Martin Hirsch décide alors de prendre un autre indicateur : le «taux de pauvreté ancrée dans le temps». Cet indicateur a l'avantage de baisser mécaniquement depuis de nombreuses années. Comment ça marche ? On conserve le seuil de pauvreté relative - 880 euros en 2006 pour une personne seule - et on regarde combien de personnes seront encore sous ce seuil cinq ans plus tard. En période de croissance et de faible inflation (entre 1997 et 2002), la pauvreté ainsi calculée a diminué de 40 %.

«En changeant de barème, le gouvernement a fait le pari d'une croissance suffisamment forte et d'une inflation faible pour une réduction automatique de la pauvreté. Les associations ont dénoncé cette manipulation et Martin Hirsch a dès lors accepté de suivre d'autres indicateurs. Mais lorsque, dans sa réaction à notre ouvrage dansMarianne du 23 mai dernier, Martin Hirsch déclare que le gouvernement ne truque pas les chiffres puisqu'il s'est engagé sur un ensemble d'indicateurs, il oublie de dire que le taux de pauvreté ancrée dans le temps est présenté comme l'indicateur central de mesure de réduction de la pauvreté. Et l'on peut parier que ce sera bien lui qui sera médiatisé, sauf si la crise, en passant par là, réduit à néant cette stratégie.»

Pouvoir d'achat : Surtout pas de publicité sur les inégalités

«Chacun a en mémoire les promesses de Nicolas Sarkozy affirmant qu'il serait le "président du pouvoir d'achat".Cette question ne peut se réduire à celle de l'inflation. Et pourtant ce fut le cas.

«Le pouvoir d'achat a deux faces : l'évolution des prix et celle des revenus. Premier camouflage : le débat a été entièrement focalisé sur la question de l'inflation ou, dit autrement, de la vie chère. Et il est vrai que le coût de la vie s'est renchéri depuis 2002. En outre, comme l'ont montré par la suite les travaux de l'Insee, l'inflation a été plus forte pour les ménages les plus modestes. Second camouflage, le plus important : le revenu moyen utilisé pour mesurer le pouvoir d'achat masque, en réalité, des inégalités croissantes entre ménages. Les statistiques officielles restent lacunaires sur cette question. D'abord, elles ne prennent guère en compte les revenus de la propriété qui sont concentrés sur une minorité de la population - pourtant ces revenus n'ont jamais été aussi élevés, ils représentent l'équivalent de près de 50% de la masse des salaires nets perçus par les ménages, contre moins de 25% il y a trente ans . Ensuite , ces statistiques ignorent les très hauts salaires. Or, d'après les données fiscales mobilisées par un chercheur, les très hauts salaires se sont envolés entre 1998 et 2005. En agitant le chiffon rouge des prix, on a détourné l'attention de cette question majeure des inégalités de revenus. C'est cette question, plus que celle de la hausse des prix, qui explique les préoccupations croissantes des Français en matière de pouvoir d'achat.»

Heures sup : La sous-évaluation, voilà la solution

«Travailler plus pour gagner plus. C'est le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy qui allait mettre à contribution les experts en chiffres. Pour favoriser le recours aux heures supplémentaires, ce gouvernement fait adopter la loi Tepa [travail, emploi et pouvoir d'achat, ndlr] en août 2007. Avant celle-ci nous n'avions qu'une idée très imprécise du volume d'heures supplémentaires effectuées en France. Difficile dans ces conditions de mesurer les effets de la loi Tepa, qui permet de recourir plus facilement aux heures sup grâce aux réductions de cotisations et autres incitations pour les employeurs.

«A cette époque, la machine à produire des chiffres tourne à plein régime. Les statisticiens qui travaillent sur le sujet connaissent le phénomène de sous-évaluation statistique des heures sup, mais ne disposent que de peu d'éléments pour l'évaluer. En mars 2008, la ministre de l'Economie, Christine Lagarde, affirme devant le Parlement que la loi Tepa est un vrai succès, allant jusqu'à ajouter que les heures supplémentaires ont augmenté de 30 % sur un an. Or, quand elle calcule cette progression, elle le fait à partir d'une source qui sous-estimait considérablement - de l'ordre de 30 % à 40 %- le taux stock des heures supplémentaires utilisées avant la loi Tepa par les entreprises. Plus tard, en octobre 2008, cette correction a été réalisée par les services du ministère du Travail. Avec un résultat : la progression constatée après la loi n'est pas de 30 % mais est égale à 0. Christine Lagarde a-t-elle fait cette correction ? Non.»

Délinquance : L'art de faire coller les résultats aux objectifs

«Le cas des chiffres de la délinquance est sans doute celui qui a inauguré cette nouvelle façon de truquer les statistiques.

«Pour comprendre la production des chiffres de la délinquance, comme d'ailleurs ceux de l'immigration, il faut se souvenir que les données sont directement produite par l'administration. En clair, des statistiques sont le résultat de l'enregistrement de l'activité de ces administrations. D'où le risque d'être juge et partie ou, dit autrement, de produire à l'arrivée le résultat des actions que l'on a imposées au départ. Ainsi, en juillet 2007, lorsque Nicolas Sarkozy envoie à Michèle Alliot-Marie sa lettre de mission, il y indique que "la délinquance doit baisser de 5% en deux ans" et que "le taux d'élucidation doit être porté à 40 %". Que se passe-t-il alors ? Il se passe que les policiers et les gendarmes doivent se débrouiller pour fournir à la ministre de l'Intérieur des statistiques conformes à ces objectifs.

«Cette façon de déterminer à l'avance les résultats statistiques est clairement une nouveauté.

Et il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour s'imaginer que ce sont les délinquants qui se sont conformés à l'objectif initial.

La réalité ? Ce sont évidement les administrations concernées qui se sont arrangées pour y parvenir. Ainsi, pour faire diminuer la délinquance, on peut réduire l'enregistrement des vols anonymes, à savoir les plaintes contre X qui n'aboutiront jamais. Et pour faire monter le taux d'élucidation, on peut interpeller davantage de clandestins et de fumeur de shit, car on est sûr de faire 100 %.»


02/06/2009


"soldes à pole-emploi" paru dans médiapart

 
Article paru dans médiapart:
"Soldes à pôle emploi"
 

"En tête de gondole chez Pôle emploi, vous trouverez de la main d'œuvre « moins chère que gratuite » ! Sous peine de se voir privés de leur indemnisation, les demandeurs d'emploi devront accepter de solder leur force de travail –donc eux-mêmes (je n'ai jamais réussi à envoyer ma force de travail au boulot tout en restant chez moi…). Les rabais arrachés à aux prétentions salariales de nos concitoyens et concitoyennes privées-és d'emploi sont progressifs, en suivant la durée de leur chômage.

C'est la nouvelle double peine Sarkozy : « Plus t'es dans la misère, plus tu seras dans la misère : Plus t'es puni-e, plus t'es puni-e ».

 

En effet, que dit la loi ?

Le demandeur d'emploi, en contrepartie (de son indemnisation), s'engage à ne pas refuser plus de deux offres raisonnables d'emploi, définies dans son projet professionnel à partir de critères dont certains prennent en compte la durée du chômage :

- Le salaire de l'emploi proposé doit représenter au moins 95% du salaire antérieur après trois mois de chômage, au moins 85% après 6 mois, au moins le montant de l'allocation perçue après un an.

-Il ne peut être inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et dans le domaine d'activité et ne peut contrevenir aux règles législatives et réglementaires relatives au salaire minimum ; après un an sans emploi, le chômeur sera obligé d'accepter tout emploi rémunéré "à hauteur du revenu de remplacement " versé par les Assedic, ou par l'Etat (Allocation spécifique de solidarité) s'il est en fin de droits.

- Sur le plan géographique, après six mois de chômage, l'offre est valable si le lieu de travail est distant du domicile d'au plus 30 km ou une heure de transport en commun. […] »

 

Souviens-toi.T'es au chômage. T'as perdu ton boulot, parce que… Bref. T'as quitté tes collègues, ton bureau ou ton usine, tes habitudes, tes repères, ta paye, ton identité sociale (« Moi je suis ouvrière chez Bidule », « Moi je suis cadre chez Trucmuche »). Au fil du temps, t'as perdu ton pouvoir d'achat, ta confiance en toi… Ta garde robe est mitée, ta bagnole a vieillie ou est immobilisée au garage, parce que les réparations sont hors de pris (300€ pour une durite, tu les as pas). Tu t'es pris la tête avec ta femme ou ton mec…

Tous les mois tu dois allez justifier de ta recherche active d'emploi (Ce qui suit est une histoires vraies) :« J'ai répondu à cette offre. Il s'agit d'une place d'animation de réseau pour lutter contre l'illettrisme et les discriminations dans une maison de quartier. J'ai passé des épreuves écrites, j'ai été reçue à un entretien oral devant quatre personnes. Mais on m'a expliqué qu'ils avait déjà quelqu'un sur la place, mais pour financer son poste avec des fonds européens, ils sont obligés de simuler un recrutement ».

« J'ai répondu à cette offre. En fait c'est de l'intérim. Mais pour postuler il fallait passer des exercices de simulation à l'ANPE. Ttrois heures à faire mes preuves. Puis un entretien avec la boîte intérim (au bout d'une à deux semaines d'attente). Enfin, on m'explique que c'est en prévision de… Il n'y avait pas de boulot. On m'a dit ailleurs qu'ils se constituent des fichiers ».

« On m'a proposé ce poste. Mais c'est à 25 minutes de la ville. Payé au SMIC. Il faut que je fasse garder mes enfants, que je prenne la voiture pour y aller. Ca me fait ½ heure de route le matin et le soir. La boîte ne paye pas de panier, ni de frais de déplacement. J'aimerai prendre ce poste mais financièrement je ne peux pas ».

« C'est une place dans une entreprise de nettoyage. Une heure ici deux heures là. Il faut que je me déplace avec mon matériel, d'un point de la ville à un autre. Ca me prend plus de temps en déplacement qu'en travail, et le ticket de bus est à 1.50€, il m'en faut plusieurs dans la journée, je ne peux pas accepter ce poste ».

Quelles sont ces offres non pourvues ? Quels sont ces secteurs en tension pour lesquels les chômeurs doivent se solder ???Des offres à temps partiel, donc des bribes de SMIC, aux horaires découpés (flexibilité ils ont dit). Des emplois difficiles, non gratifiants, dans des conditions qu'un ministre n'accepterait pas (froid, chaleur), au milieu des autres (société de prestation de services aux autres entreprises – cela multiplie les hiérarchiques et les risques de tensions interpersonnelles). Des boulots durs et mal payés.

« [Le salaire] ne peut être inférieur au salaire normalement pratiqué dans la région et dans le domaine d'activité et ne peut contrevenir aux règles législatives et réglementaires relatives au salaire minimum » La belle affaire !!! Puisque ce sont des temps partiels ! Bel artifice Messieurs-Dames les députés-ées UMP -MEDEF - NOUVEAU CENTRE

Reprendre un boulot c'est faire garder ses enfants, s'habiller, se déplacer, se nourrir hors de chez soi. Ca coûte cher ! Si le boulot qu'on te propose te met sur la paille, tu fais quoi ? Tu le refuses. Mais si tu le refuses, on te coupe tes allocs, donc t'es sur la paille.

Il faut que t'ailles bosser pour rien (servitude ?) parce que des retraités qui ont vécus les trente glorieuses ont voté pour un Le pen déguisé en Tapie ??? Parce qu'ils pensent que tu leur piques leur retraite avec tes allocs ? Parce que eux leur pain ils l'on gagné (mais il n'était pas à 7 francs leur pain à eux !!!) ?

Alors arrêtons de croire au père Noël. Aucunement la politique sociale de Nicolas Sarkozy et de son prédécesseur n'a eu pour but d'atténuer le gouffre de la fracture "
 
Leïla & frédéric

09/04/2009


Communiqué de presse SNU-FO du 18 mars 2009

 

 

                          

 COMMUNIQUE DE PRESSE

 

SNU-FO

                                                                                              

 

Les représentants du personnel au comité d'hygiène et de sécurité de pôle emploi Champagne-Ardenne, FO, SNU-FSU et CGT, ont déclenché hier une procédure d'alerte pour danger grave et imminent sur un site rémois.

 

            Les agents rémois de ce pôle emploi sont confrontés depuis mi-octobre 2008 à une hausse sans précédent des agressions et menaces verbales.

Pour FO, et SNU-FSU et la CGT, c'est le résultat d'une fusion menée au pas de charge au mépris des collaborateurs et usagers de Pôle emploi. Les usagers sont excédés par la dégradation des services et le manque de personnel. Ils s'en prennent quotidiennement aux agents.

            Un pas a été franchi lundi 16/03/09 lorsqu'une conseillère d'un de ces sites a été agressée verbalement par un usager porteur d'une arme blanche.

 

            Ces organisations syndicales de Pôle emploi ont à maintes reprises alerté leur direction sur l'explosion des incidents, la dégradation des conditions de travail et la montée des risques psychosociaux ; sans résultats…

 

            Désormais convaincus que des drames humains sont inévitables –à l'image des autres régions (suicides, agressions physiques)-  si des mesures d'urgence ne sont pas prises, les représentants FO, SNU-FSU et CGT au CHSCT Pôle emploi Champagne-Ardenne ont choisi d'utiliser cette procédure d'alerte prévue par le code du travail pour interpeller leur direction.

 

           

 

Contacts presse :

 

Béatrice DELIZEE (FO) 06 71 05 34 24

Christophe LHERMURIER (FO)   06.81.34.10.91

Leïla TRABELSI (SNU-FSU) 03 26 05 05 92

 

 


08/04/2009


L'UNION du 27 mars : pole emploi : LA FUSION BAT SON (TROP) PLEIN !

 

LE DOSSIER DU JOUR / Pôle emploi : la fusion bat son plein

 L'afflux des demandeurs d'emploi (+ 80.000 en février) et la fusion de l'ANPE et de l'Assedic provoquent de vives tensions dans les agences de Pôle emploi entre les personnels et les usagers.

• A Reims, le syndicat FO vient de déclencher une procédure d'alerte après l'agression verbale d'un agent dans un site rémois.

• Pour faire face au rush, le Pôle emploi envisagerait d'embaucher ! La direction régionale ne le conteste pas.

Tensions

LE drame est presque passé inaperçu. Un employé du Pôle emploi a été retrouvé pendu le 6 mars dans son bureau de l'agence de Saint-Quentin. « Un problème purement privé. Cet agent n'avait pas de difficulté au sein de l'établissement », a commenté Jean-Michel Camus, le directeur régional du Pôle emploi Picardie.
Nicole Soulé, la déléguée syndicale FO de l'agence, ne se risque pas non plus à lier le drame à d'éventuelles difficultés professionnelles. Mais le lieu est, selon elle, « significatif ». Depuis le début de l'année, le rapprochement - « à marche forcée », selon les syndicats - de l'ANPE et de l'Assedic provoque des tensions à répétition entre les usagers et les personnels.
Ainsi, le 16 mars, une conseillère d'une agence rémoise est agressée verbalement par un usager porteur d'une arme blanche. Les syndicats (FO, SNU) ont déclenché lundi une procédure d'alerte « pour danger grave imminent » et demandé la mise en place de mesures de sécurité pour protéger les agents : aménagement des postes de travail, affichage des sanctions, alertes silencieuses… « Après l'avoir nié, la direction a pris conscience du problème et nous a entendus », estime Christophe Lhéritier (FO).
Conjuguée aux effets de la fusion, la multiplication des incidents est surtout la conséquence de l'afflux des demandeurs d'emploi poussés dans les agences par la crise.
Le 5 janvier, jour de l'inauguration du nouvel ensemble, 5 millions d'appels sont parvenus sur les standards de l'agence. Chaque jour, entre 300.000 et 400.000 chômeurs composent le 39 49, soit 70 % de plus qu'en 2007.
Pour le seul mois de janvier, le Pôle emploi a enregistré 90.000 inscriptions supplémentaires dont près de 7.000 en Champagne-Ardenne (+ 1.700 dans les Ardennes, + 3.400 dans la Marne) et + 3.O00 en Picardie. C'est environ 12 % de plus qu'un mois « normal ». « Dans la région, il n'y a pas forcément plus d'inscriptions mais moins de demandeurs sortent des listes », résume Jean-Marc Vermorel, le directeur du Pôle Emploi-Champagne-Ardenne.
De toute façon, le résultat est le même. Plus d'inscriptions, autant d'agents donc des durées d'entretien réduites. En théorie du moins car syndicats et direction se renvoient la balle. Selon M. Vermorel, le portefeuille moyen est passé en un an de 83 à 90 dossiers. On est loin des 130 évoqués par FO et des 150 à 210 annoncés sur certains sites par le SNU.
Résultat : les 915 agents de Pôle emploi Champagne-Ardenne ne consacreraient que 15 à 20 minutes à chaque entretien. « On travaille à la chaîne. Le manque de moyens humains est criant », estime Christophe Lhéritier.
Le secrétaire d'État à l'Emploi semble l'avoir compris. Laurent Wauquiez a évoqué le 10 mars le « renfort » de nouveaux agents. « Une hypothèse qui prend forme progressivement », commente, laconique, Jean-Marc Vermorel. Mais rien n'est dit sur l'importance de ce recrutement.

Les syndicats / « Une ambiance générale anxiogène »

Le malaise à Pôle emploi a commencé en fin d'année, avec l'accumulation des retards de paiement des indemnités chômage.
« On savait que le nombre des demandeurs allait exploser. La direction nationale aurait dû prendre des dispositions pour former les personnels afin de mieux gérer le rush des demandes d'indemnisation », assènent Rémi Frognet et Daniel Flaugnatti, les délégués syndicaux du SNU-Champagne-Ardenne.
L'agence ne le nie pas. « Il y a eu jusqu'à trois semaines de retard en janvier, mais pour des raisons conjoncturelles non liées à la fusion. Janvier est toujours un mois difficile. À de rares exceptions, tout est aujourd'hui rentré dans l'ordre », assure Laurent Lambert, le directeur de l'agence Reims-Bétheny, l'un des quatre sites pilotes de la fusion en Champagne-Ardenne, avec Rethel, Sézanne et Bar-sur-Aube.
Les syndicats dénoncent surtout « l'insuffisance » du temps de formation accordé aux liquidateurs de l'ex-Assedic pour devenir conseillers et inversement. « La pluricompétence est un objectif ambitieux qu'il est dommageable de traiter à la va-vite. Il fallait deux ans pour faire un conseiller et un an pour un liquidateur. En 2009, il ne faut plus que trois à quatre jours ! », assure Rémi Frognet qui ironise sur le caractère « aléatoire » du tutorat mis en place par Pôle Emploi pour accompagner les agents après leur formation « pendant une dizaine de jours seulement ».
Cette formation accélérée aurait des conséquences fâcheuses pour les agents du nouvel ensemble comme pour les usagers « qu'ils sont censés servir avec le plus d'efficacité possible », estime Daniel Flaugnatti.
« L'insécurité dans des actes professionnels mal assimilés, la méconnaissance des procédures ou de la réglementation peuvent être sources d'erreurs de bonne foi ». Pire, elle augmenterait l'insécurité face à des usagers « mécontents d'un service dégradé ». « Leur agressivité est ressentie sur les sites et au téléphone », assurent les deux syndicalistes. « Dans ces conditions de tension, le personnel féminin qui représente 75 % des agents, est également plus vulnérable ».
C'est dire si l'hypothèse évoquée par le secrétaire d'Etat à l'emploi d'embaucher de nouveaux agents, n'est pas tombée dans l'oreille de sourds.
« Pour l'heure, nous n'avons aucune information. Mais selon nos calculs, il en manquerait 6.000 en France et une soixantaine au moins en Champagne-Ardenne », évalue Rémi Frognet. « Ce qui, vu les charges de travail générées par l'explosion des inscriptions et des demandes d'indemnisation, ne serait pas grand-chose », conclut le syndicaliste qui s'inquiète enfin de la réduction des sites Pôle Emploi en région. Avec la fusion, leur nombre pourrait passer « de 45 actuellement à une trentaine ».

A Bétheny, un seul site mais des horaires différents !

La fusion a ses limites. Sur les portes du Pôle emploi de Reims-Bétheny, relégué au fin fond des anciens Docks rémois, aucun horaire. Un oubli fâcheux, mais qui s'explique. Regroupés sur un site unique depuis octobre, les ex-agents de l'ANPE et de l'Assedic ont conservé leurs horaires : de 8 h 45 à 16 h 30 pour les premiers, de 8 h 30 à 16 heures pour les seconds. Un usager qui viendrait donc à 16 h 15 pour une

question concernant son indemnisation ne trouverait pas portes closes mais serait invité à repasser ! De même, le service indemnisation est fermé le vendredi et le placement le jeudi après-midi !
La fusion n'a pas que des défauts. « C'est intelligent. Ca nous évite de courir de droite à gauche », estime Stéphanie, 24 ans, qui se souvient de sa première inscription en 2007. « J'avais dû attendre trois mois avant mon premier entretien et de percevoir ma première indemnité. »
En principe, la fusion a permis de réduire ces délais. « Les heures d'attente au guichet, ce n'est plus une réalité depuis l'instauration du suivi mensualisé », assure Thierry, animateur d'équipe qui voit défiler devant lui quelque quatre-vingts personnes par jour. « Il y a toujours des gens qui trouvent que ça ne va assez vite mais les attentes n'excèdent pas 10 à 15 minutes et 90 % des appels sont pris dans la minute. »
Ce premier contact téléphonique est indispensable pour se pré-inscrire (également sur internet). Tous les demandeurs ne le savent pas qui, de surcroît, se présentent souvent au guichet de Pôle emploi démunis d'une pièce d'identité. Ils sont alors invités à composer le 39 49. Comble d'ironie, certains appellent des locaux même de l'agence pour contacter un agent distant de quelques mètres !
En théorie, le premier rendez-vous est fixé dans les cinq jours après l'inscription. Selon le directeur général de l'agence, Christian Charpy, c'est actuellement le cas pour 80 % des demandeurs d'emploi. Mais de l'avis même des agents de l'organisme, la fusion permet surtout de gérer « en dix minutes des problèmes purement administratifs qui prenaient autrefois plusieurs jours. Ca simplifie la vie de tout le monde ».

Sous-traitance / Publics ou privés, les organismes de formation ne chôment pas

Submergé le Pôle emploi ? Officiellement, non. Mais l'agence fait tout de même appel à des prestataires extérieurs - publics et privés - pour assurer des missions de formation ou d'évaluation des demandeurs. « Rien d'anormal. Nous sollicitons des prestataires pour assurer des formations spécifiques », assure le directeur régional de Pôle emploi.
Au cas par cas, l'agence est tenue, depuis mai dernier, de lancer des appels d'offres. A Rethel, le centre de formation professionnelle et de promotion agricole est la tête de pont de l'un des deux groupements d'organismes auxquels le Pôle Emploi fait régulièrement appel dans les Ardennes.
Les vingt formateurs du CFPPA assurent trois prestations : la stratégie de recherche d'emploi (SRE), un accompagnement individualisé vers l'emploi intitulé « Cible emploi » et des ateliers (rédaction de CV, lettres de motivation, etc.)
« De mai 2008, date du lancement de l'appel d'offres à décembre, nous avons accueilli 107 demandeurs. Entre 50 et 55 % d'entre eux ont retrouvé un travail dans le mois suivant leur inscription », assure Houda Soltani, responsable qualité au CFPPA qui fait face, depuis le début de l'année, à une « augmentation sensible » des demandes de formation.
« L'organisme est régulièrement évalué par Pôle emploi sur ses méthodes de travail et la réalisation de ses objectifs », variable selon les prestations.
Mais l'agence conteste l'information selon laquelle elle facturerait ses prestations à un tarif plus élevé que si elle les réalisait elle-même. Jusqu'à six à sept fois lorsqu'elle fait appel, par exemple, à l'agence d'interim Adecco, comme le prétend le SNU. « Cette agence ne travaille pas pour le Pôle emploi Champagne-Ardenne. De toute façon, les prix des prestations sont négociés pour tirer les prix vers le bas. Par exemple, un atelier de 3 heures pour 10 à 12 personnes est facturé 150 € », assure Pôle emploi.

Février noir !

Les chiffres du chômage en France sont mauvais. Ils sont pires dans nos régions. Fin février, la Champagne-Ardenne comptait 53 346 demandeurs d'emploi en catégorie A, c'est-à-dire ceux qui n'ont pas travaillé dans le mois et qui recherchent tout type de contrat. Cela représente 2 031 chômeurs de plus (+ 4 %) qu'en janvier.
Sur un an, la hausse atteint 20,5 %. La Haute-Marne (+30,1 %) et la Marne (+22,7 %) sont les départements les plus affectés par l'augmentation annuelle du chômage. Les Ardennes suivent de près avec +21 % alors que l'Aube connaît une variation sur un an de +11,4 %.
En Picardie, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A s'établit à 80 560. Soit 3 103 personnes supplémentaires en un mois. Cette augmentation de 4 % se répartit ainsi : +3,6 % dans l'Aisne, 5,1 % dans l'Oise et 3,1 % dans la Somme.
Sur un an, la hausse en Picardie s'élève à + 19 %. Toutes catégories confondues, il y a 3 403 700 demandeurs d'emplois en France dont 75 523 en Champagne-Ardenne et 115 316 en Picardie.
Alors que les chômeurs affluent, les offres d'emploi diminuent de -28,2 % sur un an en Champagne-Ardenne ! Dans le même temps, les offres collectées par le Pôle emploi-Picardie ont augmenté de 26,7 %. Un bon chiffre vite tempéré par ce début d'année avec un reflux de -23,6 % des offres d'emploi durables.
Dans tous les cas, le nombre des jeunes et séniors sans travail demeure préoccupant. L'un des objectifs de Pôle emploi était d'instaurer pour ces publics le suivi mensuel personnalisé dès le 2e mois (quatre mois pour les autres). Le directeur général du Pôle emploi reconnaît que la fusion et l'afflux des inscriptions a retardé de quelques mois la mise en œuvre d'une disposition pourtant présentée comme « prioritaire ».

La fin des mobiles surtaxés

Soixante-treize centimes d'euro la minute au lieu de 11. Jusqu'à maintenant, un demandeur d'emploi avait intérêt à disposer d'une ligne fixe pour contacter le 39 49. A partir d'un mobile, la communication pouvait lui coûter 6 à 7 fois plus cher ! Colère du secrétaire d'État à l'Emploi : « Je ne tolérerai pas que des opérateurs se goinfrent sur le dos des chômeurs. » Problème : les numéros surtaxés le sont à la demande même du client, en l'occurrence le Pôle emploi. Deux opérateurs ont tout de même accepté hier d'inclure le 39 49 dans leur forfait mobile. Orange appliquera la nouvelle disposition le 15 avril et SFR le 1er mai. Quant à Bouygues Télécom, pour le moment, silence radio ! La minute de communication à partir d'une Mobicarte reviendra, elle, à 30 centimes au lieu de 60 dossierjour


08/04/2009


JT FRANCE 2 31.03 : Malaise à Pole-emploi

 

 

Objet : JT (13h France 2) sur le malaise à Pôle emploi et visite de Sarkozy à Châtellerault

JT de 13h 31/03/2009 de France 2, http://jt.france2.fr/13h/

1er sujet Malaise à Pôle emploi (de 11'55 à 14'47): http://jt.france2.fr/player/13h/index-fr.php?jt=20090331&timeStamp=715

2nd sujet Manifs à Châtellerault (de 14'47 à 15'18): http://jt.france2.fr/player/13h/index-fr.php?jt=20090331&timeStamp=887

 


08/04/2009