SNU pole-emploi FSU CA

SNU pole-emploi FSU  CA

NORD ECLAIR 18/06/2009 : POLE-EMPLOI : la souffrance des agents

NORD ECLAIR

Pôle emploi : la souffrance des agents

 Pôle emploi : la crise renforce le mal-être des agents

Les agents de l'organisme né de la fusion entre Assedic et ANPE étaient en grève aujourd'hui dans la région comme ailleurs pour exprimer leur "ras-le-bol" face à la "dégradation de leurs conditions de travail". Un mouvement modeste pour la direction qui recense 7,8 % de grévistes et trois sites fermés.

"Désorganisation", "conditions de travail épouvantables", "bricolage", "abérration", "honte"... Les mots sont durs, à la hauteur du désarroi que disent ressentir les agents de Pôle emploi rencontrés ce matin, lors de l'action menée devant le siège de la direction régionale, à Marcq-en-Baroeul. Le mal-être est profond. "On ne peut pas apprendre en 7 jours ce que d'autres ont appris en 6 mois de formation et deux ans de pratique", estime une employée de Pôle emploi présente ce matin. En cause, la formation des agents ANPE aux métiers de l'Assedic et inversement. Une formation courte, mais suffisante selon la direction pour dispenser un premier niveau d'information. "Mais si on n'est pas capable de répondre à la problématique particulière de l'usager, on va générer de la frustration. La sienne d'abord et la notre de ne pas avoir su lui répondre !". Selon les syndicats régionaux, plus de la moitié des agents de Pôle emploi n'ont pas encore reçu la moindre formation. "Il faut conserver la spécificité de chaque métier, le conseil et l'indemnisation. S'il faut mettre en place des passerelles, ça doit se faire sur la base du volontariat, pas à marche forcée".

150 à 200 demandeurs d'emploi par conseillers

Fusion difficile, donc. D'autant plus en temps de crise, période durant laquelle les offres d'emplois ont baissé de 25 % en un an. Du coup les "portefeuilles" des conseillers, eux, ne désemplissent pas. "On tourne à 150 à 200 demandeurs d'emploi par conseillers en moyenne. Le suivi mensuel, c'est souvent 20 minutes d'entretien individuel maximum", temoigne un agent. "On nous avait promis que la fusion allait nous soulager. Moi j'ai 255 usagers dans mon portefeuille !", peste une autre.

Des mesures ont bien été prises, comme le recrutement de 1850 agents contractuels (100 dans la région) pour endiguer le flux de nouveaux demandeurs d'emploi, ou encore les 500 CDD affectés au 39 49, le numéro de téléphone dédié de Pôle emploi. Mais elles sont loin de satisfaire les syndicats. "100 postes supplémentaires dans la région, c'est seulement un conseiller de plus par site, explique Sabine Landrevie. Quant au 39 49, une partie des appels sera orientée vers des plates-formes privées, avec des CDD qui ne sont pas aussi impliqués que nous. Du coup, les usagers vont revenir en agence, encore plus énervés de ne pas avoir eu leur réponse".

"Flicage"

Et puis il y a la goutte d'eau qui fait déborder le vase. " On nous demande maintenant de faire du flicage en vérifiant les papiers d'identités des demandeurs d'emploi, sous pretexte de lutte contre la fraude, s'insurge Sabine Landrevie. Sauf qu'on nous demande de le faire pour les demandeurs d'emploi non-indemnisés, donc non-fraudeurs ! Si ce n'est pas de la délation, ca...". "Il est encore temps de bloquer la dégradatation de nos conditions de travail, notamment en saisissant les comités d'hygiène et de santé", estime le front syndical. La grogne portée par une intersyndicale SNU/CGT/SUD dans la région n'entend pas en rester là. "Nous préparons un mouvement plus profond pour la rentrée", prévient Sabine Landrevie du SNU. Un choix stratégique quand on sait que c'est à la rentrée que la fusion doit se faire sentir physiquement, avec l'accélération de la mise en place des guichets uniques ANPE-Assedic.



19/06/2009

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 4 autres membres